TÉMOIGNAGE D'ANDRE (partie 1 et 2) :

 

Partie 1

 

 

Chers Témoins d'Ange,

Je n’ai découvert votre site que récemment. J’ai lu attentivement les quatre derniers dialogues mais j’avoue ne pas avoir pris le temps de lire complètement tous les témoignages. Il est donc possible que mes remarques enfoncent parfois quelques portes ouvertes.



 

 

Cas de conscience

 

Avant de commencer ce texte je me suis posé la question : « est-ce que j’écris pour apporter quelque chose de positif et utile à Sandrine et Jenaël ou suis-je motivé par le désir d’étaler mon ego ? » Je suis volontiers bavard sur les sujets qui me passionnent et surtout sur ceux que je crois avoir compris mieux que les autres, et j’adore enseigner. Or je lis dans le dialogue 38 : « L'humain offre ou donne parce qu'il se procure toujours une satisfaction personnelle, des émotions ou des sensations agréables en retour ». Après un bref débat avec mon Ange (qui est sans doute un frère du vôtre), j’ai reçu la réponse : « en effet, ton ego y est pour quelque chose, mais si tu peux l’utiliser pour rendre service à tes frères de cœur, il aura joué utilement son rôle SdS de 3D. Accepte-le, il est démasqué et à sa place. » Aussi, porté par le vif désir de partager avec vous le magnifique chemin des dialogues, je vous livre certaines expériences personnelles, mais d’abord quelques références et mises au point sur les écrits qui traitent de nos origines.


 

Peut-être vous poserez-vous la question : « comment fait-il pour débattre avec son Ange » ? Réponse : « avec mon pendule ». J’ai vécu 10 ans avec une psychologue qui est aussi radiesthésiste. Elle m’a appris à me servir d’un pendule. Depuis 25 ans, je m’en sers pour faire des choix matériels : alimentation, biens de consommation, dosage de médicaments homéopathiques, etc. Mais plus subtilement pour la géobiologie, la détection et la mesure des champs énergétiques et, très prudemment, pour évaluer des situations par rapport aux personnes et prendre des décisions. Le problème de la radiesthésie est qu’il ne faut pas induire la réponse, qu’elle soit conforme ou non à notre souhait profond, en particulier elle sera fausse si polluée par une peur. S’agissant de psychologie et de spiritualité, la rigueur devient capitale. Pour moi comme pour la majorité des radiesthésistes, la rotation dextrogyre signifie OUI et inversement. Ma méthode est simple : demander d’abord si je suis en état de recevoir une réponse valable sur tel ou tel sujet, en l’occurrence une réponse de mon Ange sur l’opportunité de rédiger ce témoignage. Si la réponse est négative ou hésitante, je dois renoncer pour l’instant, je pourrais ne pas être dans l’état de sereine neutralité mentale indispensable. Si le pendule tourne franchement à droite, je formule la question. Cette formulation doit être aussi claire et simple que possible ; éventuellement divisée en plusieurs parties. Lorsque la réponse est obtenue par une rotation franche, m’en satisfaire, remercier et faire confiance, c’est-à-dire surtout ne plus hésiter. Généralement, lorsque la communication est bonne, le pendule se met à tourner vigoureusement avant même que je puisse terminer la formulation de ma question. Évidemment l’Ange (ma supra-conscience) a lu ma pensée instantanément alors que ma formulation mentale passe lentement par le langage, même silencieux !

 

Je termine ce préambule en vous priant par avance de n’éprouver aucun regret ni remord si vous décidez de ne pas exposer ce texte sur votre site ni même d’en accuser réception. Je m’entraîne au détachement et à ne plus rien attendre car, comme vous et de nombreux compagnons de ce Chemin, j’ai décidé de sauter en marche du train fou.

 

 

New Age

 

Avant d’arriver où j’en suis aujourd’hui, je suis franchement passé pendant plusieurs années par les charmes du New Age et y ai même été, à un moment, très actif. Il m’a fallu aiguiser mon discernement et écouter mon Ange pour m’en détacher. Cependant, n’en déplaise à A.R.dont j’ai lu la diatribe, je pense qu’il y a un bébé dans l’eau du bain. Le New Age a comblé le vide de mon inquiétude spirituelle en me proposant une porte de sortie du conditionnement culpabilisant du catholicisme. Sans ce passage, je n’aurais peut-être pas décidé de sauter aujourd’hui du train fou. Transposant ce que me disait avec humour un confrère à propos de notre profession : le New Age mène à tout à condition d’en sortir.

 


Anton Parks et Neberu

 

Anton Parks commence à être connu. J. G. Dorval (alias Vesone), dont j’ai lu le livre, y fait abondamment référence et j’en trouve aussi dans vos dialogues. Ayant lu les cinq premiers livres de Parks, je m’aperçois que certaines références sont inexactes et renforcent une croyance populaire répandue dans les milieux anglophones, mais aussi depuis peu en francophonie. Il s’agit de Neberu (ou Nibiru). Cette planète sensée être le siège des Anunna est une invention du renommé mais pas toujours fiable Zecharia Sitchin. Neberu est une mésinterprétation de Neb-Heru, qui signifie le Seigneur Heru (Horus) ou Étoile du Matin. Il s’agit du satellite Mulge-Tab, éjecté sur une orbite très excentrique par l’explosion de Mulge, sa planète-mère. Lorsque l’orbite de la vagabonde se circularise plus près du Soleil elle devient Vénus. Ce que Parks déduit de son exégèse du sumérien confirme ce qu’a écrit en 1950 Immanuel Vélikovsky dans Mondes en Collision (dont je recommande la lecture). Peut-être faut-il repenser la signification du symbole apparaissant sur la photo de la rue principale de Bugarach dans l’attroupement du 21 décembre 2012 ; ruse de reptilien ?

Pour plus de détails et un résumé des Chroniques du Ğírkù je recommande particulièrement, le n°50 de mai-juin 2007 du magazine Nexus (p.10 + et p.19 +). A l’heure où j’écris ce numéro ancien est encore disponible et peut être commandé aux éd. Chantegrel 24580 Fleurac tél. 0553034509. http://www.nexus.fr/

Ce même numéro contient aussi un article (p.70) sur les éléments Ormus, sujet que j’aborde ci-après.

 


Télomérase

 

Bien que pas strictement végétarien, je consomme peu de viande. Mais la lecture de l’affaire du rat dans le dialogue n°39 m’a fait réfléchir sur l’entretien de la télomérase et la longévité. A. Parks aborde cette question qui préoccupait les dieux sumériens et à leur suite les pharaons, mais il n’est pas le seul. J’y reviens plus loin.

 

Un auteur anglais - Laurence Gardner, malheureusement trop peu connu et décédé en 2010 - nous a livré une œuvre passionnante dont le fil conducteur est la vérité historique qui se cache sous la légende du Graal. D’une exceptionnelle érudition et s’appuyant sur une impressionnante bibliographie et le déchiffrement du symbolisme dans l’art ancien, L. Gardner retrace l’histoire de la ‘desposyni’, la généalogie de Jésus avant et après sa crucifixion, dans plusieurs ouvrages presque tous traduits en français, dont The Magdalene Legacy, (Le Testament de Marie-Madeleine). Mais un des plus passionnants, Genesis of the Grail Kings, manque en version française. Il y montre comment la Genèse et d’autres livres du Pentateuque, écrits sous la domination babylonienne et fondés sur les tablettes sumériennes et akkadiennes, contiennent des altérations de sens fondamentales et d’énormes erreurs chronologiques. L. Gardner rejoint donc en cela l’œuvre de Parks, bien que suivant une approche très différente. Dans ce livre, l’auteur analyse l’Exode avec la perspicacité d’un détective. Il révèle qui était réellement Moïse et ce qui s’est passé dans le temple d’Hathor, découvert en 1904 par l’archéologue W. M. Flinders Petrie, sur le mont Horeb (aujourd’hui Serâbît) dans le Sinaï.


Petrie découvrit des salles, des cours, des alcôves, des réservoirs rectangulaires ou ronds, des hôtels taillés dans la pierre et divers objets : tables, coupes et vases d’albâtre en forme de fleur de lotus. Mais la découverte la plus étonnante fut un creuset de métallurgiste et, sous une dalle soigneusement ajustée, une grande quantité d’une poudre blanche très fine. Après des décennies de discussions, les égyptologues finirent par associer cette poudre à une substance représentée dans les hiéroglyphes égyptiens par un pain ou une pierre en forme de cône dénommé mfkzt (prononcez mufkuzt).

 

Nous savons aujourd’hui qu’il s’agit de la poudre d’or monoatomique à haut spin dont les propriétés sont exceptionnelles. C’est un supraconducteur qui annule la gravité. Lorsqu’on pose cette poudre sur un des plateaux d’une balance et rien sur l’autre, le plateau contenant la poudre se soulève avec sa charge, sa gravité propre est donc annulée et le plateau vide devient plus lourd. En outre, absorbée sous certaines conditions, cette manne favorise la télomérase, répare les brins d’ADN endommagés, agit sur l’ADN ‘poubelle’ et favorise l’ouverture de conscience. Il s’agit donc de la ‘pierre’ philosophale réputée offrir l’éternelle jeunesse. Elle était réservée aux dieux sumériens, aux pharaons et autres personnages de lignées royales. Sa fabrication est, depuis la nuit des temps, l’œuvre des maîtres artisans dont, selon L. Gardner, le premier fut Caïn.

 

Le temple d’Hathor était donc un antre d’alchimiste où Moïse fabriqua la manne qu’il fit absorber aux Israélites et qui vraisemblablement fut aussi utilisée pour léviter les énormes blocs de pierre des temples, pyramides et autres constructions mégalithiques en d’autres lieux.

 

Un instrument de haute technologie était associé à la production de la mfkzt : l’Arche d’Alliance. C’est la suite de l’histoire que je n’aborderai pas ici et qui fait l’objet de ‘Lost Secrets of the Sacred Ark’. Ce livre fait suite au précédent et en reprend d’ailleurs une partie, mais rassurez-vous, il existe en français : ‘Secrets Perdus de l’Arche d’Alliance’.

Liens :

http://www.graal.co.uk/index.php et

http://www.editions-tredaniel.com/les-secrets-perdus-de-larche-dalliance-p-1078.html

 

Mais l’affaire de la poudre d’or monoatomique ne s’arrête pas à Moïse ! En 1970, David Hudson, planteur de coton dans l’Arizona, fait analyser le sol volcanique de sa région et redécouvre les propriétés des métaux du groupe platine. Il les nomme d’abord ORME (Orbitally Re-arranged Monoatomic Elements). Vous trouverez un article à ce sujet dans le même n°50 de Nexus (p.70) cité plus haut ; lire l’encadré p.72. Actuellement connus sous le nom d’ORMUS, ces éléments sont commercialisés :http://www.b-harmony.com/calendrier/barry_carter.htm, (lien en fin de page web). Cependant c’est sans aucune garantie car ils échappent à l’analyse de laboratoire.

 

Pour revenir à la télomérase, on ne peut manquer d’observer que ce sont les maîtres de ce monde, les pharaons d’aujourd’hui, qui ont l’accès privilégié à la poudre d’or monoatomique. Cela non seulement pour leur santé, mais aussi pour la supériorité technologique qu’elle procure, car ses propriétés antigravitationnelles intéressent sans aucun doute les militaires. On peut se demander si certaines soucoupes volantes ne seraient pas de fabrication humaine. Les informations à ce sujet sont évidemment soigneusement cachées au public.

 

Mais à quoi sers de se déplacer, de faire la guerre ou de voyager dans l’espace avec un véhicule qui semble s’affranchir des contraintes de la 3D et à quoi bon prolonger par un élixir de jeunesse notre séjour en cette incarnation si nous ne sautons pas en marche du train de la civilisation en perdition ? Ces technologies ne préparent-elles pas la matrice SdS d’un Nouvel Ordre Mondial de troisième dimension ?

 


Gestion du temps

 

En relisant les derniers paragraphes du dialogue n°39, je relève ceci : « Cependant, la 3ème dimension avec son gouvernement mondial, son énergie libre, ses cités de lumière et sa philosophie New Age "amour et lumière", continuera encore – par inertie – à exister pour un bon moment, puis comme à chaque fin de cycle, sera détruite par de grands cataclysmes ».

 

Question : après nous avoir expliqué la nature illusoire du temps, voici que l’Ange nous fait une prédiction ; n’y a-t-il pas là un paradoxe ? Car en toute logique, si j’ai bien compris ce qu’il explique à propos de l’Histoire et de la simultanéité aléatoire des événements, les prédictions n’existent que dans la troisième dimension. Alors les événements annoncés, la fin de cette civilisation et donc la Transition ont déjà eu lieu ! En outre, les cataclysmes planétaires participent d’un changement vibratoire qui concerne tout le système solaire, voire, la galaxie ; y a-t-il un « temps » au niveau cosmique ? Le Big Bang est-il une illusion ? Pardon si j’ai mal compris.`


Pour éviter de me laisser enfermer dans cette impasse mentale je ne vois qu’une solution : appliquer rigoureusement ce que propose Eckhart Tolle dans Le Pouvoir du Moment Présent (The Power of Now). Cela implique une discipline de l’esprit, un contrôle permanent de la pensée. Cela consiste à ne rien projeter, à vivre de jour en jour, d’heure en heure, de minute en minute, de seconde en seconde sans se préoccuper du futur (ni du passé). Ne prévoir l’avenir, proche ou lointain, que dans la stricte mesure des nécessités de l’organisation pratique de la vie incarnée. Qui d’entre nous, étant occuper à une tâche routinière – nettoyer des légumes, tondre la pelouse, conduire sa voiture d’instinct sur un itinéraire connu par cœur – ne se laisse pas entraîner à ressasser un souci, un problème, qui de toute façon ne pourra être résolut que plus tard… ou pas du tout… ou qui appartient au passé ? Alors il faut lâcher prise. Le ‘lâcher-prise’ n’est pas une fuite devant la réalité mais consiste à reprendre conscience de notre Êtreté, de lui rendre le contrôle de la pensée et de faire confiance à la Source. Cette discipline s’acquiert lentement avec patience et opiniâtreté jusqu’à devenir un réflexe. Alors progressivement s’installe la récompense : une impérissable sérénité.

 


Vertige

 

Vous écrivez : « L'extériorisation de l'Esprit lorsqu'il change de dimension, passe quasi invariablement par un phénomène que nous avons déjà tous connu. […] le vertige » ; et plus loin : « … lorsque nous sommes sujets à d'intenses vertiges, nous pourrions avoir la capacité d'influencer les ondes de gravitation ». Voilà qui offre un enchaînement pertinent avec le sujet précédent : outre qu’elle annule la gravité la poudre d’or monoatomique est aussi réputée favoriser le passage à des états altérés de conscience !

 

Je crois qu’il est rare que l’on garde des souvenirs conscients de la prime enfance, et pourtant… ! Je devais avoir quelques mois, tout au plus deux ans, je suppose que j’avais de la fièvre. Je voyais les visages de mes parents se pencher au-dessus de moi. Je percevais à mes côtés de part et d’autre les barreaux blancs de mon petit lit en bois peint. Soudain, tout a commencé à tourner. Ou plutôt, c’était moi qui tournais ; les visages penchés, les barreaux blancs disparaissaient. Je tournoyais en tombant dans un puits sans fond en proie à une angoisse désespérante. La sensation dominante était la chute vertigineuse. Je n’ai aucune idée de sa durée ; quelques secondes, minutes, davantage ? J’ai vu revenir un visage, ma mère, puis les barreaux blancs. Le phénomène s’est produit plusieurs fois.

Suis-je momentanément passé dans une autre dimension ? Est-ce possible à cet âge-là ? Et si oui, pourquoi ?

 


Permis de tuer

 

J’avais un chat, mâle, castré, qui s’appelait Jacquou (en évocation du Croquant de Dordogne). Il devenait vieux. Une chatière lui permettait le passage libre entre la maison et le jardin. J’habite à la campagne et il y a d’autres chats dans le voisinage. Un voisin avait deux chats dont un matou qui s’appelait César. On sait que les mâles entiers sont dominants. César chassait dans les environs et avait annexé mon jardin à son territoire, s’imposant ainsi à Jacquou qui en avait peur. Tant que cela se passait dehors, la situation n’était pas dramatique. Mais César s’était mis à poursuivre Jacquou jusqu’à la chatière, au point que ce dernier n’osait plus sortir, même pour faire ses besoins. J’assistais à une version animale des aventures d’Astérix, mais cette fois c’était le Romain qui prenait le dessus sur le Gaulois ! Quand je surprenais César dans mon jardin, je sortais pour l’en chasser et il se sauvait immédiatement car il savait que j’étais plus fort et que je défendais mon chat et mon territoire.

 

A trois reprises j’avais approché le propriétaire de César pour lui faire part de la gêne que causait le matou et je lui avais demandé de le faire castrer. Il n’avait pas donné suite à ma demande. Or un jour me parvinrent du séjour, dont j’étais éloigné, les bruits d’un remue-ménage ponctué de feulements sonores. César était entré par la chatière et poursuivait la conquête du territoire de Jacquou jusqu’à ses derniers retranchements dans la maison. Je dus intervenir vigoureusement pour chasser l’intrus. Cela en était trop. J’écrivis une lettre de réclamation, non recommandée mais ferme, à mon voisin. Il ne donna pas suite. Je me sentis alors confronté à une décision qui me faisait horreur : il fallait tuer César.

 

J’ai été chasseur dans mes jeunes années. J’ai connu l’excitation du joli coup de fusil, le plaisir de réussir le doublé impeccable d’une paire de bécassines qui volent très vite et en zigzag au-dessus d’un marais. Mais j’ai aussi connu le dégoût et la tristesse du spectacle d’un tableau de chasse où les dépouilles sanglantes de cerfs, chevreuils et sangliers s’entassent sur le plateau du pick-up qui les emmènent. Depuis longtemps et avec la naissance d’une quête spirituelle j’ai cessé de chasser ; je ne veux plus tuer. Fallait-il aujourd’hui que je recommence ?

 

Or je lis dans le dialogue n°39 : « Nous allions devoir assumer notre capacité de tuer, qui nous permettrait de nous libérer de la culpabilité de détenir ce programme de prédation encodé dans notre ADN humain ». Je n’avais pas encore découvert vos dialogues, ni eu l’occasion de réfléchir à ce dilemme. Cependant, dans le contexte des dialogues, il n’est question que de la viande sur nos assiettes et non de la mise à mort à l’abattoir ! A présent il me fallait assumer le rôle du bourreau. Or le matou était malin et, comme c’est souvent le cas avec les chats, son instinct semblait le rendre capable de lire ma pensée. Il suffisait que je le regarde par une fenêtre fermée pour qu’il prenne la fuite ; alors, l’abattre… comment ?

 

Mais voilà que, curieusement, le lendemain de son incursion dans la maison, César vint s’asseoir sur un petit muret qui bordait le jardin. Je le vis par la fenêtre, il me regardait fixement, ne bougeait pas et semblait me narguer. J’en fus stupéfait et un frisson dans le dos me fit comprendre que le moment était venu d’agir.

 

Habité par deux angoisses contradictoires, je tremblais de la tête aux pieds : d’une part pour tuer le matou il fallait que je me fasse violence, mais d’autre part je ne pouvais me permettre de laisser passer l’occasion car il n’y avait pas d’autre solution. Je courus chercher la carabine .22 LR qui dormait dans un placard. La sortir de son étui, ouvrir une boite de cartouches et charger le magasin, tout cela prends du temps. Revenu à la fenêtre, le chat n’avait pas bougé d’un poil et me fixait toujours. Même l’ouverture de la fenêtre ne le fit pas fuir. L’évidence s’imposait : c’était une provocation. Je fis un effort énorme pour maîtriser mon émotion, mon tremblement, et pour reprendre mon sang-froid. Le chat se présentait de profil, la tête seule tournée vers moi. Bloquant ma respiration, j’ajustai le réticule de la lunette de visée au défaut de son épaule… Le coup parti avec une poussée d’adrénaline. César fit un grand bond vertical et retomba derrière le muret. La balle lui avait traversé le cœur, c’était fini.

 

Ce n’est qu’après des années que je viens de comprendre que, comme le rat de votre histoire, César s’est donné pour que j’apprenne une leçon. En troisième dimension SdS il nous faut accepter de tuer un animal lorsqu’il s’agit de défendre notre territoire et les êtres dont nous avons la garde et la responsabilité. (Jacquou est mort malade deux ans plus tard).

 

Mais derrière cet événement se cachait une autre leçon. Mon acte, mal compris et mal accepté par quelqu’une, provoqua la rupture immédiate d’une liaison affective naissante et j’en souffris profondément. Sans doute cet attachement eut-il été un chemin de traverse dommageable au progrès de ma quête spirituelle.

 


Léon

 

J’avais un ami. Nous nous étions rencontrés sur les bancs de l’école, nous avions fait du scoutisme ensemble. Nous avions assisté à nos mariages respectifs, nos familles se connaissaient. J’étais le parrain de son fils aîné. Nous avions été associés dans nos activités professionnelles.

 

Alors un jour mon couple éclata et je partis vivre seul, éloigné de ma famille. Cet exil entraîna une dislocation partielle de mes relations sociales, car à l’époque les familles ne se défaisaient et ne se reconstituaient pas avec la facilité (oserai-je écrire ‘désinvolture’ ?) actuelle et je sentais que ma fuite faisait froncer les sourcils. Léon ne disait rien mais je le voyais de moins en moins. Je portais une culpabilité qui était en train de détruire une belle amitié.

 

Mais un jour mon filleul se maria. Ne pouvant fuir encore le devoir moral qui s’imposait, je me forçai à faire acte de présence en portant le masque de celui pour qui tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce fut un de mes derniers contacts avec mon ami.

 

Les années passèrent. Un jour, il n’y a pas bien longtemps, un de mes enfants me signala que Léon était mort. Ce fut un choc. Tous mes vieux regrets et ma culpabilité remontèrent à la surface de mon âme comme la boue du fond d’un étang d’eau claire que l’on remue trop profondément. Mais j’avais changé. J’écrivis aussitôt à la veuve de Léon une lettre qui était bien plus qu’une manifestation de condoléances. Je lui avouai tout ce que vous venez de lire et je lui demandai pardon. Elle me répondit longuement avec gentillesse et sérénité mais sans manifester le désir de me revoir. Je crois qu’elle m’a pardonné. Pourquoi raconter tout cela ?

 

Tout récemment j’ai fait un rêve lucide, un de ceux dans lesquels on sait qu’on rêve et où on peut dans une certaine mesure intervenir volontairement. Je me trouvais face à Léon, assez grand, mince, c’était bien lui. A son côté se tenait sa femme, petite, un peu boulotte et dont le nom s’inscrivait dans ma pensée : Nicole. J’ai ressenti furtivement un léger malaise, mais Léon me parlait par télépathie : « Nous nous sommes perdus de vue après avoir campé ensemble… ». Là, mon malaise s’est transformé instantanément en certitude, je voyais clair, ce que ce ‘Léon’ me disait était faux et sa femme n’était pas petite et ne s’appelait pas Nicole. Je me suis réveillé en riant de plaisir d’avoir compris et je dis à haute voix à ce faux Léon : « Tu es mon reptilien trompeur qui essaye de ranimer ma culpabilité, mais tu t’es planté et je t’ai démasqué, vas-t’en ! » Puis aussitôt après j’ai ajouté, à la manière de St. Exupéry dans Citadelle : « Je te salue, mon ennemi, car tu me fais devenir. »

 


Musique et poésie

 

Tout n’est pas laid dans cette troisième dimension SdS. Il y a plein de gens merveilleux qui font des choses magnifiques et on sent que beaucoup d’entre eux sont orientés SdA. Il y a l’art, pour ne citer que cela. Et parmi les arts il y en un qui fonctionne avec cette mesure illusoire qu’est le temps linéaire : la musique. Pas de musique sans mesure du temps. C’est vrai aussi, le son en moins, pour la poésie, sauf lorsqu’elle est (bien) dite. Rassurez-vous, je ne me lancerai pas dans une analyse phénoménologique qui a été faite par d’autres infiniment plus compétents que moi. Simplement cela me fait réfléchir sur l’utilité des arts et le bon usage du temps.

 

Depuis longtemps il y a un poème qui me sert de référence et de réconfort à travers toutes les difficultés de la vie : IF de Rudyard Kipling. Ce poème mondialement connu a été maintes fois traduit. Il existe plusieurs traductions françaises dont la plus connue est celle de Charles Baudelaire. J’avoue ne pas l’aimer car Baudelaire, ce mal aimé de lui-même, est beaucoup trop emphatique à mon goût, il détruit la concision et la rigueur qui donnent sa puissance au poème de Kipling. En anglais le IF est écrit en vers alternant dix et onze pieds. J’ai fait ma propre traduction, mais le français est moins concis que l’anglais, j’ai donc choisi les alexandrins (que Baudelaire n’aimait pas), car c’est plus facile et à cause de la souplesse exceptionnelle de sa métrique.

 

Je vous l’offre et vous remercie, Sand et Jenaël, pour tout ce que vous faites et pour m’avoir donné l’occasion et l’envie de vous offrir à mon tour un petit coin de mon âme.

 

André

 

 

 

IF de Rudyard Kipling

 

Si tu peux être seul à garder ton sang-froid

Quand tous perdent la tête et t'en font le reproche;

Si tu peux être seul à garder ta confiance

Sans cesser pour autant de respecter leur doute;

Si tu peux patienter sans jamais te lasser;

T'entendre calomnié sans céder au mensonge;

Ou être objet de haine et ne jamais haïr,

Et cependant ne pas brandir ton auréole;



Si tes rêves, acceptés, jamais ne te maîtrisent;

Si tu peux réfléchir sans en faire ton but;

Si tu peux rencontrer triomphes et désastres

Et mépriser également ces imposteurs;

Si tu peux supporter que tes propos honnêtes

Soient déformés par des filous pour plaire aux sots;

Si tu peux voir perdus les efforts de ta vie

Et reconstruire avec des outils émoussés;



Si tu peux rassembler tes biens et tes richesses,

Les mettre tous en jeu d'un coup de pile ou face

Et perdre tout et recommencer à zéro,

Sans jamais souffler mot de ta déconvenue;

Si tu peux obliger ton cœur, tes nerfs, tes muscles

A soutenir ta cause, alors qu'ils sont rompus

Et tenir bon quand rien en toi n'existe plus,

Hormis la volonté qui te dit : "continue";



Si tu peux plaire aux foules et garder ta vertu,

Ou côtoyer les rois sans devenir hautain;

Si nul ami ni ennemi ne peut te nuire;

Si tous comptent pour toi sans qu'aucun ne t'attache;

Et si tu peux remplir l'implacable minute

De soixante secondes de chemin parcouru,

A toi sera la Terre et tout ce qu'elle contient,

Et, plus encore, tu deviendras un Homme, mon fils.


 

 




Partie 2 :



Ce qui précède a été composé en juillet 2015. Je ne renie rien de ce que j’ai écrit, mais quatre mois plus tard beaucoup de choses ont changé. J’avais lu les dialogues 36, 37, 38 et 39 (le n°40 n’avait pas encore paru). Je les avais lus attentivement, mais pas suffisamment intégrés. Depuis, je me suis imposé la lecture lente et profonde de tous les dialogues à partir du n°26 en y consacrant une à deux heures presque tous les soirs. Cela faisait désormais l’objet idéal de mes méditations quotidiennes. J’ai aussi lu les quatre volets de votre histoire personnelle, Chers Jenaël et Sandrinne, et cela m’a profondément inspiré car j’y retrouve des similitudes avec certaines de mes expériences. « L’expérience, disait Oscar Wilde, est le nom que chacun donne à ses erreurs ». Je souscris pour ma part à cette définition car j’ai pas mal d’expérience ; lorsqu’on atteint un âge certain on a eu le temps de faire beaucoup d’erreurs !


Vous faites référence à Philippe Guillemant, j’ai ouvert le lien. J’ai lu et relu cette page avec émerveillement et enthousiasme ; je crois avoir compris la Double Causalité. Voilà enfin un scientifique qui, en s’appuyant sur la physique quantique avec toute la rigueur qu’exige sa profession et en révélant ses propres expériences, abouti à une vraie spiritualité. (Je souhaite tout de même rappeler que Jean Charon avait déjà publié plusieurs ouvrages sur ce sujet dans les années 1980, mais je n’étais pas encore en mesure de bien les comprendre). Mais Guillemant explique avec la clarté d’un bon auteur de vulgarisation scientifique et illustre avec de si beaux schémas ! Merci de les avoir reproduits dans les dialogues. Malheureusement son livre « La Route du Temps » est épuisé, j’attends une réimpression pour le commander. J’ai désormais à l’esprit en permanence le mécanisme de ces routes, les bifurcations à ne pas manquer lorsqu’on veut tracer la sienne au-delà de la 4ème dimension.


Autrement dit, aujourd’hui je ne suis plus distrait. Non que je me refuse de saines distractions ou la recherche d’informations ‘non alignées’ sur les affaires du monde, mais chaque fois que mon mental n’a pas besoin de se préoccuper de la gestion de la vie courante, que le quotidien matériel devient machinal, je suis à l’écoute de mon Ange, sans que nécessairement je lui pose des questions, et cela devient un réflexe. Je ne suis pas un moine, mais il est vrai que, vivant seul, je suis libéré de beaucoup de contraintes matérielles, familiales et sociales. J’écris ceci, qui est très personnel, sans prétention, en toute simplicité en espérant que d’autres peut-être s’y reconnaîtront et y trouveront un encouragement. En vérité j’écris aussi pour me contraindre à clarifier mes pensées et pour m’en souvenir, car à quoi sert un journal intime s’il moisit au fond d’un tiroir ? Je sais que j’ai la chance de descendre d’une lignée à prédominance SdA et j’en remercie l’Univers. Je me souviens de Yeshua qui, à la veille de sa passion, demande à ses disciples de veiller. Je deviens un veilleur. Chaque fois qu’une émotion potentiellement perturbatrice surgit dans mon cœur – doute, peur, colère, jugement - je l’identifie à un virage sur la ligne de mon présent/futur et je refais le choix de m’orienter SdA, de sauter du train en marche.


Cerise sur le gâteau, comme vous je prends plaisir à réfléchir comme un détective. J’éprouve une vive satisfaction à déjouer les ruses de mon reptilien SdS. J’aime être à l’affût d’indices, de signes susceptibles de révéler les leçons cachées dans les expériences difficiles. Les coïncidences, les synchronicités ne m’étonnent plus, elles me fascinent. Alors, en utilisant mon pendule, je pose des questions à mon Ange : « que dois-je comprendre, que dois-je apprendre ? » En voici quelques exemples.





Le Pendule


Ceci se passe en 2013, je n’avais pas encore découvert vos Dialogues. Avec une tondeuse-débroussailleuse auto-tractée je tondais l’herbe printanière de mon jardin dans laquelle poussent ça et là diverses plantes sauvages, dont par endroits un genre d’orchidacées. Je ne les ai jamais vues fleurir puisque, avec l’herbe, je les coupes avant de leur en laisser le temps.


Ce jour-là, je m’arrête devant un groupe de ces plantes : fallait-il les sacrifier ou laisser l’herbe très vivace devenir sauvage ? Dans l’espoir que mon pendule m’aide à faire mon choix, je le sors d’une poche à rabat boutonné de ma salopette. J’ai fabriqué moi-même ce pendule, que je mentionne dans la première partie de ce témoignage. Il est imprégné de ma vibration, je l’utilise depuis plus de vingt ans et je ne cesse d’affiner son utilisation. Il me dit que ces plantes ne fleuriront pas. Je le remets au fond de la poche et je continue à tondre. Le travail fini, je rentre et au moment d’ôter la salopette je découvre que le pendule n’est plus dans cette poche, ni dans aucune autre. Serait-il tombé à côté lorsque j’ai cru le ranger ? Je ne suis pourtant pas distrait, je m’en serais aperçu.


Je retourne quand même tout de suite à l’endroit où je me suis arrêté pour ‘penduler’. Je me souviens de cet endroit avec précision, la zone possible n’excède pas environ 4 m2 et l’herbe est à présent tondue. Je cherche, le nez près du sol, pendant ½ heure, en vain. Je reprends ma recherche le lendemain et, ne trouvant rien, contre toute logique je scrute le reste de la prairie en suivant à pas lents toute la trace laissée par la tondeuse ; sans résultat.


Très perturbé par cette perte, je finis par l’accepter tout en me demandant quelle leçon j’ai à en tirer. La réponse qui me semble venir est : « pourquoi as-tu toujours besoin d’un pendule, ne peux-tu entendre ton intuition sans cet artifice ? » C’est pertinent, mais le pendule m’aide à plus de précision dans la formulation des questions et la clarté des réponses. Et d’ailleurs, devrai-je me culpabiliser d’utiliser un moyen physique pour questionner mon Ange ? Peut-être est-ce simplement un entraînement au détachement d’un objet qui fait partie de moi-même, c’est-à-dire de mon ego. Deux jours plus tard, sans état d’âme, je fabrique un nouveau pendule. Le travail réussi, il fonctionne parfaitement, l’incident est clos.


Un mois plus tard, terminant une journée d’entretien de mon jardin, je m’assieds fatigué sur un muret en maçonnerie qui borde l’aire de parking devant le garage. Cet espace est couvert de fin gravier sans un brin d’herbe. Pieds écartés, coudes sur les genoux, je me penche en avant et dirige distraitement le regard vers le sol. Je reste stupéfait, le pendule perdu est là, bien en vue, exactement entre mes pieds, comme si une petite fée venait de l’y déposer. Je ne l’ai jamais utilisé ici, à 45 mètres de l’endroit où je l’ai perdu.

Alors la leçon, était-ce un apprentissage au détachement, réussi et récompensé ? Car à présent j’ai deux bons pendules, c’est l’abondance !





La clé


Depuis l’affaire du pendule, j’ai lu vos Dialogues avec l’Ange. Ceci se passe l’été dernier, aussi dans mon jardin. C’est un terrain irrégulier, pentu, assez difficile, totalisant plus de 2.000 m2 d’herbe folle et orné de quelques beaux arbres. Pour entretenir l’herbe la tondeuse auto-tractée est indispensable. Le câble de commande de l’embrayage ayant récemment été remplacé, il doit être retendu après quelques heures de fonctionnement. A cet effet je porte une clef plate de 10/11 mm dans la même poche de salopette que celle décrite plus haut. A un moment donné, prévoyant qu’il va falloir retendre le câble, je m’arrête un instant sous un tilleul et, me souvenant de l’aventure du pendule, je tâte la poche pour m’assurer que la clé est toujours là. Elle y est, mais un bref pressentiment quasi imperceptible me traverse l’esprit. Je n’y prête pas attention et pars faire encore deux tours de piste avec la machine, puis je m’arrête au même endroit pour retendre le câble. La clé n’est plus dans ma poche.


Comme pour le pendule, je fouille soigneusement la zone, sous le tilleul, où je me suis arrêté précédemment et ne la trouvant pas je refais, comme pour le pendule, le circuit complet de la tonte en scrutant le sol ; la clé reste introuvable où que je cherche. Je songe à l’histoire du tournevis de Jenaël, mais moi, je n’ai pas reçu une petite fleur en plastique pour me consoler ! Cette fois, grâce aux Dialogues et à P. Guillemant, je suis beaucoup plus informé sur ces phénomènes et n’éprouve plus ni peur, ni même étonnement. Bien au contraire, je ressens cela comme un clin d’œil que me fait l’univers et une petite leçon de mon Ange dont je n’ai pas écouté le discret avertissement. J’éclate de rire.


Ou alors, que dois-je comprendre ? Est-ce le premier indice d’une série qui doit venir le compléter ? Est-ce en rapport avec une croyance, un blocage égotique que je dois conscientiser ? Y a-t-il un rapport avec les maux de dos chroniques qui nécessitent que la traction de la machine soit efficace et donc que je puisse bien régler l’embrayage ? Ou bien cette clé est-elle passée par une fenêtre dimensionnelle simplement pour m’entraîner à ce genre de phénomène ? De toute façon ce n’est pas grave, j’en ai une autre. Mais quelle est la clé de la clé ? A ce jour je n’ai pas de réponse mais je suis attentif !





Un autre chat, culpabilité, faux altruisme.


Deux ans après l’affaire du chat - voir 1ère partie de ce témoignage - mon Jacquou est tombé malade. Il avait dix-huit ans. Je n’avais pas prêté attention à certains comportements inhabituels, tel que chercher à s’approcher de moi en sautant sur mon bureau, ce que je ne tolérais pas. Par la suite j’ai compris qu’il avait besoin de soins, mais c’était déjà trop tard. Son comportement devenait ingérable. Il ne sortait plus pour faire ses besoins et n’utilisait même pas le bac à granulés, laissant ses déjections n’importe où dans la maison. Il ne mangeait plus. J’aurais dû l’amener chez le vétérinaire qui l’aurait probablement euthanasié, mais je n’en ai pas eu le courage. Les derniers jours, je l’ai empêché de rentrer en fermant la chatière et je l’ai installé dans un abri de jardin. Ce chat, que j’avais défendu en tuant le rival agressif (voir 1ère partie), est devenu ma victime et moi son bourreau, alors que j’avais été son sauveur. Le triangle dramatique peut se jouer aussi entre l’homme et l’animal. Il est mort devant moi en miaulant de souffrance. Aujourd’hui encore je dois travailler sur la culpabilité et le regret qui ont laissé une trace noire au fond de mon cœur. C’est pourquoi j’écris ceci, car cette souffrance vient de refaire surface en ma conscience.


J’ai des voisins charmants qui, pour des raisons pratiques, vont devoir se séparer de leur petite chatte. Elle est amitieuse et très attachante, j’aime les chats et j’ai tout de suite songé l’adopter. L’occasion se présentait de retrouver une petite compagnie qui satisferait mon besoin d’affection et qui surtout m’offrirait le moyen de me dédouaner de ma culpabilité d’avoir abandonné Jacquou. En plus, ces voisins sont toujours pleins d’attentions à mon égard et sont même un jour venus à mon secours lorsque j’étais en grave difficulté. J’avais donc l’occasion de leur rendre un peu la pareille. Dans un premier mouvement, sans toutefois m’engager définitivement, j’ai laissé entendre à mes amis que la petite chatte serait bien chez moi. Ils y avaient pensé aussi et étaient enchantés de ma proposition.


Cependant la petite voix de mon Ange me chuchotait qu’il fallait que je réfléchisse. Cette situation comporte plusieurs aspects. D’abord la culpabilité ne se résout pas par des compensations, ni par des fuites. Ensuite les services rendus sont gratuits et n’impliquent pas l’obligation de renvoyer l’ascenseur, autrement ils ne seraient pas services. M’est alors revenue à l’esprit la phrase du dialogue n°38 que je cite dans la 1ère partie : « L'humain offre ou donne parce qu'il se procure toujours une satisfaction personnelle, des émotions ou des sensations agréables en retour. » Il m’est plus facile de donner que de recevoir et j’ai beaucoup reçu, mais l’altruisme ne supporte aucun calcul. Est-ce que je risquais de me fabriquer une culpabilité supplémentaire ou de ternir l’image que j’ai de moi-même en ne rendant pas ce service ? En conscience SdA la réponse est non.


Le chemin de vie sur lequel je suis engagé nécessite un travail constant de simplification, tant matérielle que psychique. M’encombrer d’une nouvelle charge serait une erreur. Et le besoin de compagnie et d’affection fait partie de l’émotionnel de 3ème dimension dont je dois m’affranchir. En expliquant l’aspect matériel de ma situation, tout en évitant de rentrer dans des considérations sur la spiritualité, j’ai dit qu’en fin de compte je ne pouvais adopter la petite chatte. Mes amis l’ont bien compris et rien ne change à la qualité de nos relations.


Mais ce petit incident m’a confronté à un de mes reptiliens subtiles dont il faut que je me détache. J’ai toute ma vie eu tendance à rendre des services, au point de ne pas oser en refuser sans me sentir coupable d’égoïsme. Cela m’a coûté très cher matériellement et moralement à l’occasion de relations inappropriées. Entre autres j’ai assez récemment et pendant plusieurs années rendu des services considérables à des gens dont je me suis finalement aperçu qu’ils étaient prédateurs et que j’avais été leur proie. Mais derrière les largesses mal placées se cache une lacune plus profonde : n’ai-je pas longtemps manqué d’investir ma personne ? ; ma générosité apparente n’a-t-elle pas été l’écran de fumée masquant mon égocentrisme ? Car égoïsme et égocentrisme sont deux choses bien distinctes. C’est là que se situe un gros travail à accomplir : le don de soi, la guérison du cœur, l’empathie et la compassion.


Je l’écris plus haut : je souffre du dos. L’origine est une scoliose, aggravée il y a longtemps par une chute de cheval. Pourquoi soulever ce détail sans rapport apparent avec ce qui précède ? Soudain la réponse m’est venue à l’esprit : « à force d’avoir bon dos, tu finis par en avoir plein le dos ! » Cela m’a parut si évident et si drôle que j’ai éclaté de rire. 


Ai-je bien conscientisé le problème ? Mes douleurs lombaires vont-elles disparaître ? Je ne présume rien, il y a de plus en plus de bifurcations sur cette route. Mais il faudra toujours plus de vigilance, de patience et de foi.





Déception, détachement, solitude.


J’ai entretenu de riches et amicales relations avec l’équipe dirigeante d’une petite entreprise où, bien que déjà à la retraite, j’ai travaillé pendant une douzaine d’années. J’ai cessé cette activité depuis quelques temps tout en conservant le contact avec certains membres de cette équipe. Ces relations, dont une particulièrement, me tiennent à cœur et occupent une place importante dans mon petit univers social. Malheureusement un incident récent me concernant m’a révélé que la peur de perdre l’image de soi peut provoquer chez certains l’exercice inapproprié du pouvoir dans un souci inavoué d’autoprotection. Je ne puis en dire plus. Cela m’a fortement déçu et dégrisé par rapport à ces relations. Mais étant concerné j’ai compris, par effet miroir, que j’étais moi-même sensible à ma propre image.


Dans un premier temps, sous l’emprise d’une forte émotion j’ai envisagé de réagir. J’étais plongé dans la déception et la tristesse. Alors, chers Sand et Jenaël, je me suis souvenu de vos expériences par rapport à des amis dont vous avez dû vous séparer parce que ces relations devenaient incompatibles avec votre chemin spirituel. Bien que mon chemin ne soit pas comparable au vôtre, j’étais dans un cas similaire. Il me fallait donc me détacher de ces personnes et j’ai décidé de ne rien répondre. A une exception peut-être, mais seulement si cette personne prenait l’initiative de se manifester. Cette décision m’a soulagé mais la réaction a été forte et j’en ai pleuré, un petit peu comme Sand. J’ai compris que j’étais à un nouveau virage sur la route du temps et j’ai renouvelé mon choix d’orientation SdA.


Cet incident m’a aussi confronté un peu plus à mon isolement. Je suis entouré de quelques amis bons et sincères qui ne me prennent pas pour un illuminé, mais je dois m’abstenir d’exprimer mes sentiments par rapport à certains sujets - les événements mondiaux, les perspectives planétaires, etc. - car tout est lié et la vision que j’en ai maintenant leur serait incompréhensible. Ma vie intérieure ne se partage qu’avec ceux qui sont sur le même chemin, celui que vous m’avez montré ainsi qu’à deux ou trois membres de ma famille. Je ne suis donc pas seul et je vous en remercie.



André