2 - HISTOIRE DE JENAËL

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Jenaël est un pseudonyme qui correspond à l’anagramme de “Jean” et du suffixe “ël” qui désigne l’Ange, autrement dit le Soi supérieur auquel j’ai accès aujourd’hui.

 

Né en Alsace en 1961, j’ai peu de souvenirs d’enfance, sauf ceux que mes parents m’avaient racontés ou alors quelques moments forts de mon apprentissage des “mœurs humaines” lors de ma préadolescence. Je me rappelle notamment avoir été très affecté par ma première et brutale séparation d’avec Cathy, une amie de l’école maternelle perdue de vue soudainement, lorsque nous avons déménagé.

 

Mes parents m’appelaient Jacky. C’était le prénom du frère décédé de ma mère. À l’époque, j’ignorais que ce n’était pas mon véritable prénom. Je l’ai appris à mes dépens bien plus tard lorsqu’à 9 ans, à l’occasion de mon premier voyage scolaire, mes parents m’ont fait établir une carte d’identité au prénom de Jean‑Jacques. Mes camarades de classe, ayant trouvé un prétexte pour se moquer de moi, s’étaient alors empressés de m’inculquer mon nouveau prénom à coup de savates dans les côtes, ricanant et entonnant : “frère Jacques... frère Jacques... dormez‑vous... dormez‑vous... sonnez les matines...”.

(Comme nous le verrons ultérieurement, cette chansonnette allait plus de 40 ans après, être la clé de certaines résolutions karmiques.)

 

Quelques années plus tard, je me souviens particulièrement de plusieurs événements étranges qui se sont produits à l’âge de 14 ans, période charnière de ma vie. Un soir, alors que je discutais avec un ami en bas de chez lui, je perçus brusquement deux sphères rouge-orangé de la taille d’un petit melon, tournoyer à une distance indéfinissable au-dessus de son épaule gauche. 

 

– Qu’est-ce que c’est que ça ? m’écriai-je en lui montrant du doigt les deux sphères. 

Se retournant, il me répondit :

– Qu’est-ce qu’il y a ? Je ne vois rien !

– Comment ça tu ne vois rien ? Ne vois-tu pas les deux grosses boules orange ? Je les désignai à nouveau de mon index. Là, au-dessus du mur du cimetière ! 

De toute évidence, il ne voyait absolument rien. Il me rétorqua :

– T’es devenu zinzin ou quoi ? Ton imagination te joue des tours.

 

Sur le chemin du retour, les boules toujours par deux apparurent et disparurent à plusieurs reprises. En montant les escaliers de la résidence familiale, elles m’ont même “salué” en dessinant des figures géométriques dans une sorte de chorégraphie accélérée, puis ont disparu à une rapidité fulgurante vers l’horizon.

 

 

Quelques mois plus tard, je vécus une autre expérience bizarre d’un nouveau genre. Mes parents, qui préparaient le repas de midi, m’avaient chargé de porter des épluchures de légumes sur le compost au fond du jardin. Pour cela, je devais descendre l’escalier de la terrasse qui longeait la cuisine. J’avais tellement l’habitude de le dévaler quatre à quatre, qu’un jour ce qui devait arriver arriva, je trébuchai ! Et curieusement, je pouvais contempler mon corps qui tombait au ralenti pour s’immobiliser en contrebas sur la dalle en béton. 

 

Ma conscience s’était détachée du corps, tandis que je distinguais la scène du haut de l’escalier. Au moment de la chute, “je” me suis clairement vu “sortir” par la nuque, puisque je me rappelle avoir pu distinguer mes cheveux et l’étiquette à l’encolure de mon pull. À peine ai-je eu le temps de réaliser ce qui venait d’arriver, que soudainement je me suis vu projeté en avant et à nouveau, ai réintégré mon organisme comme si j’étais aspiré au travers de la nuque.

 

De retour dans mon corps, j’entendais au loin ma mère qui m’appelait (en réalité, elle n’était qu’à trois mètres au-dessus de moi, la fenêtre de la cuisine ouverte). Je ne ressentais aucune douleur, mais choqué, je tremblais de tout mon être et de l’incompréhension de ce qui venait de m’arriver. Je rassemblais alors mes esprits pour finalement aller jeter les épluchures qui, heureusement, étaient restées emballées dans le papier journal. Une nouvelle fois, j’entendais par la fenêtre ma mère, impatiente, me sermonnant, et qui me demandait pourquoi je prenais autant de temps pour faire cette petite course. 

(J’ai compris quelques années plus tard, qu’il s’agissait de ma première sortie hors du corps qui aurait pris “apparemment” près de cinq minutes.) 

 

Encore, après cet incident étrange, un autre phénomène du même genre a profondément changé le cours de ma vie. (Mais là aussi, je n’en ai compris le sens que bien des années après.)

 

C’était un jour d’automne, mes parents me confiaient la tâche de démonter les cordages de la balançoire de jardin et de les ranger à l’abri pour l’hiver. De facture artisanale, elle était constituée d’une épaisse planche en chêne, attachée à un portique métallique par deux grosses cordes en nylon, terminées par deux mousquetons. À côté de la balançoire, était suspendue une autre grosse corde de chanvre, terminée elle aussi par un mousqueton. J’ai donc grimpé à cette dernière, comme j’avais l’habitude de le faire, afin de pouvoir décrocher d’une seule main les deux mousquetons d’à côté. Au moment même où la balançoire tomba sur le sol, la grosse corde à laquelle j’étais suspendu se sectionna net à hauteur de mes yeux, juste sous le mousqueton. Chutant alors de tout mon poids sur la grosse planche en chêne, je sentis très rapidement une vive douleur au milieu du dos. Impossible de respirer, j’avais le souffle coupé, l’air ne parvenait plus à mes poumons. Un voile se forma rapidement devant mes yeux et je commençais à me sentir flotter au-dessus de mon corps. 

 

Quelques instants après, je voyais clairement mon corps suffoquant étalé au sol, tandis que ma conscience était comme restée suspendue au-dessus du portique. Je compris alors que j’étais en train de mourir et cela m’était presque agréable. Toute émotion avait disparu, je ne ressentais aucune peur ni angoisse ou tristesse. Je n’avais même plus de sensation, ni douleur, ni notion du temps. Seule une impression de plénitude subsistait en ma conscience. Cet état, suspendu hors du corps, a duré un temps indéfinissable. Progressivement, malgré cette sensation d’intemporalité, je sentis approcher sur ma droite, une forme d’énergie tournoyante qui me semblait familière. Cette énergie fusionna alors avec ma conscience, telle une subtile et délicate danse. En s’amplifiant graduellement, elle vint pour ainsi dire se fondre peu à peu avec le “Je” que “j’étais” auparavant. Subitement, mon corps toujours gisant au sol, pris une grande inspiration. Ma nouvelle “énergie-conscience”, comme aspirée par une sorte d’éclair tourbillonnant, s’y est littéralement engouffrée pour devenir un nouveau “JE”.

C’est ainsi que cet autre “JE” s’est retrouvé incarné dans le corps de Jean‑Jacques, alors âgé de 14 ans, suite à cet accident domestique. (1)

(1) - Il est difficile de trouver les mots appropriés pour décrire toutes ces sensations, néanmoins, je le raconte tel que je m’en rappelle. Je suis en mesure de rapporter ces deux expériences, car ma conscience est capable de puiser dans les souvenirs de la vie de l’être qui habitait le corps auparavant. Lorsque mon âme a pris possession de sa nouvelle incarnation, elle a continué à vivre le quotidien du corps de Jacky, tout en se réappropriant son histoire. Je sais aujourd’hui que ce phénomène de transfert d’âmes se nomme Walk-In. Mon âme actuelle est entrée dans ce corps au moment d’une expérience de mort imminente (EMI/NDE) libérant probablement l’âme qui y était incarnée précédemment.

J’ai bien conscience aujourd’hui que Jacky – le “Je” qui était sorti du corps à ce moment-là – a laissé la place à un autre “JE” : l’actuel Jenaël. Et je sais aussi que “Jacky” était la réincarnation du frère décédé de ma mère. Jenaël représentant l’Êtreté, l’Ange ou le Soi supérieur à la fois de Jacky et de Jean-Jacques.

 

Il me fallut quelques minutes pour recommencer à bouger et retrouver mes sens. J’entendais cette fois-ci encore au loin, mes parents exprimer leur impatience. Surmontant la douleur et incapable de me redresser, j’ai rampé jusqu’au bas de l’escalier pour le gravir tout doucement sur les genoux. Mes parents, dans l’ignorance de mon accident, me crièrent par la fenêtre de me dépêcher. 

 

Arrivé tant bien que mal au seuil de la porte de la terrasse, je réussis à frapper, mais personne ne m’ouvrit. Cherchant mon souffle, j’essayais d’appeler à l’aide tandis que ma mère, exaspérée de mon retard, continuait à vociférer. Après de longues minutes, mon père ouvrit la porte. En me voyant recroquevillé au sol, il grommela et tourna les talons. Je restais ainsi gisant sur le pas de la porte pendant encore un bon moment. Enfin, ma mère se décida à me demander ce que je faisais encore par terre. Le souffle court et peinant à parler, je réussis tout de même à lui dire que j’étais tombé sur le dos. Pour toute réponse, elle me dit : “Je n’ai que faire de tes balivernes, tu n’avais qu’à faire attention. Reste couché dans le salon tant que tu as mal.”

 

Je me suis alors traîné péniblement dans la pièce d’à côté y restant ainsi pendant trois heures, sans que personne ne s’inquiète de quoi que ce soit. Finalement, ma mère me demanda si j’allais mieux. Avec beaucoup de difficulté, je parvins à lui exprimer que j’avais besoin d’un médecin en urgence. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que mes parents ont réalisé que je ne simulais pas et ont fini par appeler les secours. Admis aux urgences, je suis resté hospitalisé et immobilisé durant six semaines dans une coquille, pour une fracture de la dixième vertèbre. (2)

 

(2) Ce n’est que des années plus tard que je compris les raisons pour lesquelles, durant plusieurs heures, mes parents étaient restés totalement indifférents à mes souffrances. Ils ne pouvaient absolument pas “reconnaître” leur fils, puisqu’ils étaient incapables d’entrer en résonance avec la nouvelle fréquence vibratoire qui émanait de lui. C’est ce qui a provoqué cette réaction de rejet de leur part. J’ai appris par la suite que tout changement brutal d’énergie quel qu’il soit, brouille momentanément l’esprit et occulte les réactions logiques que devraient avoir normalement les gens. Mes parents, sans s’en rendre compte, en ont donc malgré eux fait l’expérience.

 

Je me sentais très seul, n’ayant aucun contact avec l’extérieur et très peu de visites de ma famille. C’est durant tout ce temps, que j’ai appris à faire connaissance avec ce nouveau corps. J’ai également eu tout le loisir de revoir en boucle la scène de l’accident. Pourquoi revoyais-je toujours cette corde se rompre d’un coup sec ?

 

Même dans mes rêves, ce détail de l’accident me revenait sans cesse. Cette corde s’était sectionnée net à la base du mousqueton alors qu’elle était neuve. Qu’avais-je à comprendre ? Aucune raison tangible ne pouvait expliquer pourquoi elle s’était rompue de cette façon.

 

La réponse me fut donnée seulement des années plus tard. La corde ne s’était pas cassée, mais avait pour ainsi dire été “délibérément rompue”, afin que la conscience de Jacky puisse laisser place à celle de Jean‑Jacques. La conscience du nouveau “JE” de Jenaël, n’est autre que l’Êtreté transdimensionnelle des deux.

 

Après ces deux expériences fortes dans ma jeunesse, je me souviens aussi avoir été affecté par une éducation laïque et religieuse très stricte et quasi dictatoriale.

 

À cette époque, l’instruction des enfants se faisait encore à coup de punitions et récompenses, y compris au catéchisme. Je me rappelle ainsi d’un événement qui s’est passé lors de ma communion solennelle, puisque j’ai été élevé dans l’austère tradition catholique des années 1970. Lors de la préparation à ce sacrement, mes camarades de classe et moi étions contraints d’effectuer une retraite de sept jours dans un monastère. Durant ce temps, chacun de nous devait dessiner un symbole représentant le sacrement de la communion. J’avais donc gribouillé de façon complètement désinvolte et désintéressée, un petit bateau de pêche à voile carrée, voguant sur la mer. Sous le bateau, j’avais représenté un gros poisson stylisé nageant vers la gauche et un banc de petits poissons allant vers la droite. À l’époque, je n’avais aucune idée de ce qui m’avait poussé à faire ce croquis, si ce n’est qu’une pointe de “je-m’en-foutisme”.

 

 

Arrivé au jour de la grande cérémonie, l’église était bondée. L’évêque, invité d’honneur de la paroisse, officiait en compagnie d’une bonne dizaine de curés, de prêtres et autres personnages en aube. Au moment de la distribution des hosties, il s’avança vers l’autel en feuilletant les fameux dessins et fit passer de main en main, dans un chahut contenu, l’un des dessins au groupe de prêtres. Il chuchota quelque chose à l’oreille du curé de la paroisse qui se retourna, me désigna alors de son index et me demanda d’avancer jusqu’au milieu du chœur de l’église. Déconfit et pris de panique, je m’attendais à des remontrances. Mais l’évêque, posément, se coiffa de sa mitre et se tourna vers la foule pour lui annoncer la bonne nouvelle du jour ; j’avais été désigné en ce jour de grande fête pour distribuer la communion aux paroissiens ! Devais-je prendre cela comme une punition ou comme une gratification ? 

 

Quelques jours plus tard, je compris que j’avais été récompensé de mon dessin. Et à partir de ce jour-là, le prêtre fut autorisé par l’évêque à inviter des “fidèles méritants” à distribuer l’eucharistie dans la paroisse. Cependant, je n’avais toujours pas d’explication quant au sens de cette cérémonie et du rôle que j’avais joué. Tout m’apparaissait comme une divertissante fanfaronnade, un ridicule carnaval empreint d’hypocrisie et d’occultisme, même si j’avais bien compris que mon dessin symbolique avait déclenché quelque chose dans l’assemblée. 

 

Quelque temps plus tard, le curé m’avoua sans vouloir m’en dire davantage, que l’évêque avait choisi mon dessin parce qu’il m’avait reconnu. Il prétendait savoir qui j’étais. Mais reconnu de quoi ? Que cela signifiait-il ?

 

La réponse m’a été donnée en 2008 lors d’une méditation, où mon Ange me révéla que cet évêque était un haut initié d’un ordre mystique secret, et qu’il avait reconnu à travers mon dessin la signature de mon “Êtreté”. J’avais aussi, à ce moment-là, reçu mes premiers flashs provenant d’autres vies, où je m’étais vu habillé en moine habitant une cabane dans une forêt de sapins avec comme seul compagnon un âne. D’autres visions m’ont montré évêque dans une ville, où des maisons à colombages entouraient une cathédrale. Était-ce un hasard ?

 

Ces épisodes de ma vie de préadolescent m’ont fortement marqué. Je savais déjà à ce moment-là que j’étais différent des autres. J’ai grandi douloureusement formaté par ma vie de lycéen, puis par les études, la vie sociale et familiale. Incompris, obligé de me soumettre à l’autorité de mes parents et aux certitudes de mes proches, j’avais tristement conscience de devoir rester superficiel, jusqu’à me demander si j’étais vraiment normal.

 

Ainsi, dépouillé de mes droits élémentaires d’être moi-même et complètement amnésique de mon Êtreté, arrivèrent un jour le mariage, puis la naissance de ma fille et celle de mon fils quatre ans après. Comme toute famille traditionnelle “convenable”, nous avions entamé la construction de notre maison. Évidemment, pour ce faire et comme le voulaient aussi les us, coutumes et croyances familiales, nous devions nous serrer la ceinture et travailler dur pour y arriver. 

 

C’est ce que je fis alors, fier de pouvoir prouver à ma famille, belle famille, parents et enfants que j’en étais capable, que nous allions réussir et devenir des gens respectables. Ce genre de croyances bien ancrées de nos familles, était largement étayé par le banquier “bien serviable”, qui nous a aimablement persuadé de contracter d’importants prêts bancaires ; ces fameux prêts à taux zéro et à taux réduits, qui avaient piégé tant de foyers dans une spirale infernale de dettes quasi impossibles à honorer. 

 

J’ai travaillé ainsi d’arrache-pied pendant près de 20 ans comme infirmier instrumentiste, dans plusieurs services hospitaliers réputés les plus difficiles de l’Est. À partir de l’an 2000, je me suis lancé dans le monde du libéral, pensant que je pourrai mieux y gagner ma vie et rembourser plus facilement les prêts de la maison. Malgré la dureté de ce métier, j’y mettais toute mon énergie et mon savoir-faire. Appliqué et consciencieux dans mon travail, j’étais dévoué à mes patients. Conformément à l’image du bon père de famille, j’étais fier de voir que ma petite famille allait pouvoir s’en sortir, se construire une vie bien rangée, à l’abri du besoin et en sécurité dans notre maison à la campagne. 

 

La vie, néanmoins, m’a très vite détourné de mes croyances illusoires pour me conduire vers des horizons insoupçonnés. Cela a débuté en 2003 alors que je parcourais la campagne avec ma voiture pour faire ma tournée dès 6h30 du matin. Souvent le dimanche, j’étais quasi seul sur la route à cette heure-là et évidemment, les tournées étaient un peu allégées. 

 

Un jour, je fis une curieuse observation. Alors que je contemplais le ciel, je vis trois avions qui laissaient derrière eux de grandes traînées blanches, anormalement longues et tenaces. J’ai pu les observer ainsi durant plus de deux heures à quadriller le ciel, tout au long de ma tournée. Le dimanche suivant, j’observais cette fois-ci ces traînées plus au sud, puis le week-end d’après à l’ouest, sans à ce moment-là me questionner davantage sur ce phénomène.

 

 

Comme je travaillais la semaine en alternance avec ma collègue et que notre clientèle couvrait une vingtaine de communes, je me suis aperçu d’une recrudescence de cas de rhino-pharyngites et de grippes, curieusement circonscrits dans certains villages. J’avais intuitivement et rapidement compris que ces deux phénomènes pouvaient être liés. J’entrepris alors des recherches sur internet à propos de ces étranges traînées dans le ciel. Effectivement, de nombreux cas d’épandages chimiques par avion à haute altitude étaient déjà signalés, mais seulement aux États-Unis et dans quelques autres pays très éloignés. Les chemtrails étaient encore inconnus en France.

 

En poursuivant mes investigations, j’appris que certaines grandes firmes pharmaceutiques étaient soupçonnées de financer ces opérations de géo-ingénierie. J’en déduisis donc que quelque chose d’anormal était effectivement en train de se produire. Bien sûr, en questionnant des collègues ou des médecins que je rencontrais dans le cadre de ma profession, personne ne semblait être informé de quoi que ce soit. La plupart me prenaient plutôt pour un fou délirant et imaginatif qui, pour la première fois, avait vu un avion. Cependant, mon ressenti avait déjà flairé la tromperie ! Comme pour étayer mes intuitions, j’ai été confronté quelques mois plus tard à d’autres circonstances qui ont renforcé cette idée de conspiration à grande échelle qui, à mes yeux, devenait de plus en plus évidente. 

 

En entrant dans l’hiver, la presse médicale faisait l’éloge de ces fameux vaccins antigrippaux que les médecins prescrivaient à tour de bras. Notre patientèle, qui représentait en moyenne vingt-cinq personnes à consulter journellement, était de ce fait bien “arrosée” par ces ordonnances vaccinales. Bien évidemment, le rôle d’administrer les vaccins était délégué aux infirmiers. Tout comme ma collègue, j’avais donc procédé à ces injections, convaincu de leurs bienfaits. Néanmoins, en l’espace de quelques semaines, la quasi-totalité des patients ainsi vaccinés étaient tombés gravement malades, victimes d’infections diverses et sévères. Huit d’entre eux, alors qu’ils venaient de prendre leur retraite et qui de ce fait avaient bénéficié de la gratuité vaccinale, sont décédés très rapidement. Là encore, à l’affût d’indices, j’ai été le témoin privilégié du “complot médical” qui allait se révéler bien des années plus tard, à travers les médias alternatifs. Peu à peu, je commençais à ouvrir les yeux et à comprendre.

 

Une fois, je pris en charge une personne âgée pour soigner l’énorme ulcère de jambe qu’elle traînait depuis six mois déjà. Le médecin lui avait prescrit des soins de pansements hydrocolloïdes stériles, à raison de trois fois par semaine. J’avais donc suivi cette prescription pendant un mois, sans obtenir la moindre amélioration de son état de santé. Je décidai alors d’utiliser la bonne vieille méthode du pansement à l’argile. En l’espace de deux semaines, la plaie s’était résorbée de trois quarts et les résultats spectaculaires avaient enchanté la mamie. Le médecin passant toutes les deux semaines pour soi-disant vérifier l’état de la plaie, se rendit compte de la quasi-guérison de celle-ci. Il me téléphona aussitôt pour me sermonner : “De quel droit outrepassez-vous mes prescriptions ? L’argile ne rentre pas dans le cadre d’une prescription médicale. Je vais devoir signaler votre insubordination aux autorités médicales.”

 

Je lui fis remarquer, à juste titre, que ce genre de pansement faisait partie du “rôle propre de l’infirmier”. Il ne voulut rien entendre. À l’époque, je savais déjà que certains représentants de laboratoires pharmaceutiques soudoyaient grassement les médecins peu scrupuleux, afin d’augmenter leurs chiffres d’affaires, mais aussi que certains médecins n’hésitaient pas à facturer des visites à domicile absolument injustifiées.

 

Lorsque j’ai signalé ces morbides découvertes à l’Ordre des médecins, ils m’ont renvoyé dans mes cordes, me sommant de m’occuper de ce qui me regardait. Les hautes instances médicales et sanitaires auxquelles j’avais fait l’erreur de signaler mes observations, m’ont alors sanctionné d’un blâme et d’une interdiction partielle d’exercer, me réclamant strictement de respecter la prescription médicale et de me cantonner uniquement à mon “rôle propre d’infirmier”.

 

Voilà comment j’ai commencé à m’extirper de mon long sommeil et de l’illusion de ce monde corrompu. C’est lorsque j’ai découvert les dessous de la mafia médicale que ma vie a basculé. Maintenant que j’étais informé, je devenais incapable de faire semblant, de mentir à mes patients et de continuer à travailler comme si de rien n’était. En âme et conscience, j’ai alors démissionné de mon métier d’infirmier et déchiré tous mes diplômes.

 

Pour mes proches, j’étais devenu un tire-au-flanc, un incapable, un lâche et un utopiste. Mon épouse Solange, aveugle et ignorante de ce que je vivais et dans l’incompréhension totale de mon subit changement de caractère, était incapable de me comprendre et encore moins de me croire. Pour elle aussi, ce fut la dégringolade dans les tréfonds de la dépression. Elle demanda le divorce et emporta avec elle nos enfants dans son monde d’illusion.

 

Ce divorce à “l’amiable” m’ouvrit également les yeux sur les dessous du système judiciaire français. Je fus témoin direct de ses dérives, de la corruption qui y régnait et de la mascarade que jouaient ces hommes et femmes qui, cette fois-ci, étaient en robe noire. L’avocate de la partie adverse était franc-maçonne. (Je l’ai appris par hasard quelques années après le divorce.) Elle réussit à me faire déchoir de tous mes droits familiaux et sociaux, à faire saisir mon compte bancaire et à brouiller le discernement de mon ex-épouse. Nos enfants, encore jeunes à l’époque, étaient incapables de comprendre les enjeux de notre séparation. Manifestement, ils n’en ont toujours pas conscience aujourd’hui, détournés de la vérité par leur mère et la famille.

 

Un peu avant cette période de divorce très difficile, j’ai vécu d’autres expériences mystiques. La première s’est produite lors de l’ouragan du 26 décembre 1998. Durant la tempête, j’étais contraint à l’immobilité, terrassé par une très forte fièvre. Tandis que les toitures des maisons voisines s’envolaient une à une, je grelottais de froid, impuissant et incapable de tout mouvement. Quelque chose, comme une sorte d’intuition, me laissait percevoir que je ne devais même pas essayer d’agir, mais simplement faire confiance. Le lendemain après la tempête, ma fièvre avait disparu. En jetant un coup d’œil sur la toiture de notre maison pour évaluer les dégâts, alors que les habitations environnantes présentaient de sérieux dommages, je constatai que la nôtre était restée intacte !

 

Par cette expérience, j’ai pu réaliser de quelle façon pouvait se manifester la guidance de mon Ange gardien. (Je relate les détails de cette expérience dans le Dialogue avec mon Ange n°26.)

 

 

Christine

 

Quelque temps précédant notre divorce, je pleurais fréquemment. Un jour, me promenant seul dans la campagne jouxtant le village, je me surpris à parler à haute voix et m’adressant à l’invisible, je suppliais que l’on vienne m’aider. Entre deux sanglots, je hurlai :

– Si quelqu’un m’entend, j’ai besoin d’aide !

 

Effectivement, quelqu’un m’avait entendu ! Je m’en suis aperçu quelques jours plus tard alors que, pensif, assis au pied d’un sycomore, je me posais des questions existentielles. Soudain, une petite voix dans ma tête me répondit :

– Je t’entends.

– Ça alors, qui me parle ? me demandai-je. 

J’entendis :

– Je te parle.

À l’époque, je ne saurais dire pourquoi je pensais très souvent à Christine, la fille des amis de mes parents, décédée en 1988 d’une leucémie foudroyante. Peut-être était-ce elle qui me parlait depuis l’au-delà ?

 

J’expliquai à une ancienne collègue de travail, qui racontait avoir vécu des expériences avec des personnes décédées, qu’à certains moments une voix dans ma tête me parlait et répondait même à mes questions. Elle me conseilla alors de m’acheter un pendule et m’expliqua comment m’en servir. Quelques jours plus tard, je me retrouvai à nouveau au pied du sycomore, muni de mon pendule.

Je m’étais fabriqué un petit tabouret avec trois pierres calées contre le tronc de l’arbre et m’y étais assis cérémonieusement. En lançant le mouvement du pendule et en me centrant, je lui demandai : “Christine, est-ce toi ?”

Le pendule me répondit : “Oui”.

Bizarrement, j’entendais simultanément cette affirmation dans mes pensées ! “Ça alors, ça a l’air de fonctionner !” me dis-je. “Est-ce vraiment toi ?”

Le pendule une nouvelle fois me répondit : “Oui”.

“Cette fois-ci, je vais lui poser une question piège pour voir ce qu’il va me répondre” pensai-je. Je cherchais donc une question tordue et là encore, je ne saurais dire pourquoi je lui demandai :

– Les extraterrestres existent-ils ?

– Oui.

– Est-ce que j’en ai déjà vu ? (Je me rappelai les deux boules orange qui me suivaient en rentrant à la maison.)

– Oui.

– Est-ce que j’en verrai encore ?

– Oui.

– Est-ce que j’en verrai bientôt ?

– Oui.

– Est-ce que j’en verrai encore aujourd’hui ?

Évidemment, le pendule une nouvelle fois me répondit “Oui”, puisque dans mes pensées cette réponse était déjà très distincte.

“Cette fois c’en est trop ! Tout ça, n’est que sottise !” pensai-je furieux de m’être laissé berner. 

 

J’ai rangé le pendule dans la poche de mon pantalon et suis parti me dégourdir les jambes. Arrivé à la maison, je vis que Solange était rentrée du travail. Notre relation conjugale étant déjà fortement compromise, je n’avais pas envie de l’affronter une nouvelle fois. Je me suis alors installé sur un gros rocher qui jouxtait la maison et regardais les nuages passer. Dans mon champ de vision, je voyais parfois un oiseau filer à toute vitesse. Puis, je remarquai que lorsque je laissais vagabonder mon regard vers le ciel, je percevais des centaines de particules luminescentes tournoyant dans tous les sens devant mes yeux. (À ce moment-là, j’ignorais encore qu’il s’agissait du prana ou de ce que la physique nomme des tachyons.)

 

J’étais allongé depuis un certain temps déjà, lorsque le ciel commença à devenir orageux. De gros nuages sombres défilaient rapidement d’ouest en est, sauf un ! “Bizarre, la nature fait parfois de drôles de choses”, pensai-je. Effectivement, un nuage tout blanc restait immobile exactement au-dessus de ma tête alors que les autres filaient à toute allure. Il avait une drôle de forme, un peu comme deux ailes d’oiseaux qui se rejoignent dans une symétrie parfaite, sans qu’il n’y ait toutefois de corps. De plus, à l’endroit où se joignaient les formes d’ailes, une continuelle volute de fumée sortait à contre-sens du vent. J’étais impressionné par ce que je croyais être les prouesses du vent, jusqu’au moment où pfitt… le nuage disparut d’un seul coup. “Ça alors, c’est vraiment curieux ce truc-là !” pensai-je en me relevant.

 

Quelques minutes plus tard, je m’installai à mon ordinateur pour terminer la facturation des soins infirmiers. (À cette période-là, je travaillais encore à titre libéral.) À un moment donné, sur le bord de l’écran est survenue une publicité pour un site internet où figurait en surligné le mot “paranormal”. Machinalement, d’un clic de souris, j’ouvris la page. Un autre mot surligné se distingua : “OVNI”. Une nouvelle fois, je cliquai sur le mot. Je faillis tomber de ma chaise lorsque apparut sur cette nouvelle page, la photo d’un OVNI qui avait exactement la forme du nuage que je venais d’observer dans le jardin. “Ça alors Christine, tu ne t’es pas moquée de moi !” m’écriai-je dans l’impossibilité de contenir ma stupeur.

 

 

Le lendemain, je n’avais qu’une idée en tête : me poser au pied du sycomore et discuter avec Christine. Je parlais avec elle à voix basse et obtenais ses réponses par la pensée. Elle me révéla de cette façon qu’elle était réincarnée parmi le peuple de l’intraterre (3) et que le nuage que j’avais vu, correspondait effectivement au camouflage d’un de leurs vaisseaux. Elle m’apprit également comment reconnaître et différencier les énergies, que j’allais encore avoir des contacts avec des Êtres provenant d’autres dimensions de réalité, et qu’elle m’accompagnerait un bon moment sur mon cheminement spirituel qui, d’après elle, allait être très spécial. Ainsi, de nombreuses fois pendant les deux premières années où j’écrivais les messages de mon Ange, Christine venait me rendre visite, soit pour me rencontrer pendant mon sommeil, soit pour me glisser des messages que je retraduisais tant bien que mal à travers le filtre de ma personnalité.

 

(3) À l’époque, je confondais encore les peuples intraterrestres de 4e densité avec notre future 4e densité.

 

Les conversations avec Christine bouleversèrent ma vie. Comme elle me l’avait prédit, des rencontres avec des Êtres provenant d’autres dimensions se produisirent plusieurs fois durant les  trois ans que dura la procédure de divorce. À quelques reprises, j’ai essayé d’en parler à mes proches, mais à aucun moment quelqu’un n’accorda un quelconque crédit à ce que je pouvais raconter. Christine m’avait prévenu de cela, mais j’essayais tout de même d’en toucher mot à mon épouse. Mes propos furent aussitôt retournés contre moi, puisque lors d’un premier jugement de conciliation, son avocate prétexta mon appartenance à une secte pour me retirer mes droits bancaires.

 

 

ECK

 

Ma seconde expérience avec des Êtres provenant de plans invisibles s’est également passée d’une façon assez singulière. J’habitais seul dans la maison familiale, Solange et les enfants étaient partis momentanément habiter chez ma belle-sœur. Un soir, après le dîner, je fis un curieux malaise. Je me suis littéralement mis à bouillir, développant une fièvre de plus de 41°C en l’espace de quelques minutes. Je me suis précipité au lit et m’y suis allongé nu sur le dos. Pendant un long moment, je divaguais entre plusieurs “réalités” et des vertiges insoutenables. Après un certain temps, les étourdissements se sont stabilisés. Je somnolais les yeux mi-clos, lorsque je vis apparaître devant moi au bout du lit une sphère quasi transparente, telle une bulle de savon, qui se tenait au-dessus de l’armoire de la chambre. En ouvrant complètement les yeux, j’y vis un visage qui semblait m’observer. 

“Il a une bonne bouille”, ai-je pensé à ce moment-là.

 

Subitement, je pris conscience de ma pensée. Il y avait effectivement quelqu’un dans cette bulle. Un visage sympathique et rondouillard me fixait. Il avait de grandes oreilles décollées, des yeux ronds, le nez court et aplati, et semblait porter une perruque tant ses cheveux étaient blonds et crépus.

– Qui es-tu ? hasardai-je en fixant la bulle.

Du haut de son perchoir, le petit “Être” eut l’air surpris.

– Mais… comment peux-tu me voir ? me répondit-il.

Étrangement, quelque chose dans mes pensées semblait traduire ses propos.

– Sommes-nous en train de faire de la télépathie ?

– En quelque sorte, me rétorqua-t-il en pensée.

Il m’expliqua que normalement les gens ne peuvent voir les Êtres comme lui, mais qu’eux peuvent nous observer, car ils évoluent dans une dimension invisible à l’humain.

– Ils sont d’ailleurs là pour ce faire, me précisa-t-il.

– Ah bon, comment se fait-il alors que je puisse te voir ? 

Il fit mine de réfléchir, puis me raconta :

– Ta subite fièvre a quelque peu dilaté tes champs d’énergie, qui en quelque sorte sont devenus poreux. J’ai été pour ainsi dire capturé par ces champs. Et puisqu’ils sont ta propre manifestation, j’ai pénétré ton champ de perception. De ce fait, tu peux donc me voir.

– Je n’ai pas bien compris ton explication, lui avouai-je.

– Ce n’est pas grave, tu la comprendras plus tard.

Il me raconta également qu’il était mandaté pour rendre compte de l’évolution de certains humains à une alliance d’Êtres galactiques, qui sont en quelque sorte chargés de veiller sur la Terre. 

– Peux-tu me dire si tu portes un nom ?

À nouveau il fit mine de réfléchir, puis me dit :

– Dans ta langue, tu peux m’appeler ECK.

À cet instant, la sphère commença à osciller me laissant présager qu’elle allait disparaître.

– Comment puis-je être sûr que je n’ai pas rêvé ?

– Tu en auras la preuve demain ! m’assura-t-il avant de s’évaporer dans la poutre du plafond.

“ECK... ? ECK... ? Que cela pouvait-il bien signifier ?”

 

Soudainement, je me rendis compte que ma fièvre s’était estompée. J’eus l’impulsion de me précipiter à la fenêtre. Il faisait nuit claire, seul un petit nuage tout blanc se tenait au-dessus de la maison. Je lui fis signe de la main et pfitt… il disparut.

 

Le lendemain, je partis faire ma tournée d’infirmier. Il était 6h30 du matin et comme tous les dimanches à cette heure-là, il n’y avait personne sur la route. En arrivant dans le premier village, je faillis refuser un cédez-le-passage à une voiture qui déboula à vive allure par la droite. Fort heureusement, je m’en rendis compte et au dernier moment, me ravisai. En la laissant passer, je vis brièvement sa plaque, elle était immatriculée ‑‑‑ ECK 67.

Mon corps se mit à trembler et je fondis en larmes. Je n’avais pas rêvé !

 

 

La visite de l'Amasutum

 

À l’époque, Solange et moi faisions chambre à part. Je dormais dans celle de mon garçon. Un jour, au petit matin, lorsque la clarté commençait à percer à travers les volets et écarquillant les yeux, je repérai dans la pénombre au niveau du pied du lit, une immense créature avec une énorme tête en forme de ballon de rugby qui semblait me fixer sans bouger. À travers les rais de lumière qui filtraient des persiennes, son profil gauche laissait apparaître un immense œil jaune-orangé de forme oblongue à pupille verticale. Elle ne possédait pas de pavillon auriculaire, mais une petite rangée d’écailles garnissait l’arrière de son œil.

 

Cette créature ressemblait à un lézard debout, habillé d’un vêtement très ample. Sa tête paraissait recouverte de fines écailles. Sa silhouette d’un vert sombre dépassait largement dans le plafond et au vu de sa taille, probablement aussi dans le plancher. Je suis resté bouche bée devant ce spectacle qui dura une dizaine de secondes. 

 

Une première fois, l’Être debout devant moi bougea légèrement. Je me surpris à ne pas en avoir peur, sa présence m’était rassurante et même familière ! À maintes reprises, j’ouvris et refermai les yeux et remarquai que la chambre disparaissait lorsque j’avais les yeux fermés et réapparaissait les yeux ouverts. Logique, et pourtant cet Être reptilien, quoi que je fasse, je le voyais toujours ! Je fus tellement subjugué par l’énergie féminine de douceur qu’il dégageait, que je n’eus pas la présence d’esprit de lui poser de questions.

 

Je n’éprouvais aucune peur ; cet Être ne me voulait aucun mal et me le faisait ressentir. Ainsi, pendant les quelques instants où il resta près de moi, j’ai pu apprivoiser et mémoriser son énergie très particulière. Il bougea une nouvelle fois, puis disparut dans le mur de la chambre.

 

Quelque temps après, j’établissais ce croquis d’après mes souvenirs, sans savoir encore à ce moment-là quel était cet Être non-humain venu me visiter. Je l’ai seulement découvert quelques années plus tard, lorsque je vis la représentation d’une Amasutum dans les ouvrages d’Anton Parks. 

 

 

Les deux chauves à lunettes

 

Trois semaines plus tard dans cette même chambre, alors que le réveil venait de sonner 6h30, je m’apprêtai à m’asseoir sur le lit pour poser mes jambes au sol. Soudain, sortant de la pénombre, j’aperçus deux personnes de dos que j’ai d’abord prises pour mon frère et ma mère. Lorsque j’ai commencé à me soulever sur mes coudes, elles se sont retournées et ont changé d’apparence. De frère et mère, elles se sont métamorphosées en deux personnages chauves vêtus d’une espèce de longue tunique. L’un était un peu plus grand que l’autre.

 

 

Ils se sont dirigés vers moi et d’une pression douce mais ferme sur le thorax, m’ont plaqué sur le lit. L’un d’eux a délicatement posé sa main sur ma bouche pour m’éviter de crier. J’étais devenu incapable de me mouvoir et ne pouvais que tourner très légèrement la tête. J’entendis alors dans mes pensées : “Ne t’inquiète pas, tu es en sécurité, essaie de ne pas bouger”.

 

Sur ce, je vis une espèce de boule ronde, dont le support semblait coulisser et descendre du plafond s’arrêter net à hauteur de mes yeux, à environ deux mètres de moi. Brusquement, ce qui s’apparentait à un objectif d’appareil photo, sortit de cette sphère et s’ouvrit sans aucun bruit. Des rayons violets, tels des lasers, fusèrent de l’appareil de manière stroboscopique et curieusement, alors que j’avais les yeux ouverts, inondèrent uniquement mon œil gauche. Tout cela dura environ une vingtaine de secondes.

 

Durant ce temps, je fus entièrement paralysé, mais bien conscient de la scène. D’ailleurs, je pouvais observer que les murs de la chambre rectangulaire où je me trouvais, se confondaient parfois avec une paroi très lisse dont les coins étaient arrondis. Le lit, lui non plus, ne paraissait pas toujours être mon lit, mais ressemblait parfois à une table chirurgicale.

 

Au bout d’un moment, la mitraillade de ces rayons stroboscopiques s’arrêta, puis la boule disparut très rapidement dans le plafond, en coulissant le long de son support. Les deux Êtres que je ne voyais déjà plus, mais dont je ressentais encore la pression sur le thorax, me relâchèrent. Je tentai de crier, en vain, pas un son ne sortit de mon gosier. Après quelques minutes, je bondis hors de la chambre et fonçai dans la salle de bain pour me regarder dans un miroir. Aucune trace de cette opération n’était visible, bien que je ne voyais absolument plus rien de l’œil gauche. Il ne subsistait dans mon champ de vision qu’un voile violet qui s’effaça une heure plus tard. (Durant longtemps, je ne sus ce qui m’était arrivé ce jour‑là. Cela m’a été révélé bien plus tard lorsque je fus capable de l’entendre. Christine m’avait prédit que mon cheminement spirituel et personnel allait être très spécial, car d’après elle, ma conscience n’était pas seulement humaine.)

 

L’année du divorce, les visites d’Êtres provenant d’autres dimensions se sont un peu espacées et sont pour ainsi dire devenues moins spectaculaires. Par contre, je vécus des expériences insolites pour me rappeler que ces Êtres venus d’ailleurs étaient toujours présents, même lorsque l’on s’y attend le moins.

 

Voici quelques-unes de ces histoires singulières qui me sont arrivées au fil des années. Certaines d’entre elles sont reprises pour illustrer les Dialogues avec notre Ange.

 

 

Yeshua et la tablette d’argile

 

Quelques mois après, je me couchai à nouveau avec une forte fièvre. Me tournant et me retournant dans mon lit, il m’était impossible de m’endormir. À un moment donné, se forma devant mes yeux une sorte d’écran circulaire aux contours indéfinis, où je voyais se répéter en boucle une scène dans laquelle j’étais impliqué, mais qui avait lieu dans une autre vie.

 

J’étais un jeune homme qui descendait un escalier tournant à droite, taillé d’une dizaine de marches dans la roche, tenant sous mon bras une espèce de tablette en argile. L’escalier aboutissait sous un abri formé d’une pergola recouverte de genêts secs et d’un seul pan de mur en pierre. Quelques maisons constituaient les habitations de notre petite communauté. Le paysage environnant très sec et sablonneux était piqué çà et là de quelques cyprès et pins maritimes. J’étais le plus jeune du groupe. Nous étions réunis autour d’une table en bois et celui qui m’apparaissait être “Yeshua” était assis au milieu de nous, nous enseignant et racontant les récits de ses incarnations précédentes. Il nous parlait des autres mondes et des Êtres qu’il était allé visiter. Il les appelait “nos frères du passé-futur”. Lorsqu’il était parmi nous, il était âgé d’une vingtaine d’années au plus et portait ses cheveux en queue-de-cheval. Détail curieux, pour retenir sa chevelure, il utilisait en guise d’attache une sorte de diadème métallique à mémoire de forme, cerclé d’une petite lanière de cuir qu’il pouvait modifier à sa guise. 

 

Lors de cette réunion entre amis, il était question des soins appelés de nos jours “soins esséniens”. Il nous enseignait que l’individu ne devenait véritablement thérapeute que lorsqu’il avait complètement dépassé l’illusion de son ego. Il soutenait qu’un thérapeute, aussi longtemps qu’il se prétend thérapeute de son prochain, ne l’est finalement que de lui-même.

 

L’essence de son enseignement devait être consignée sur les tablettes d’argile et c’était ma fonction. Je me voyais utiliser une planchette munie d’un cadre et contenant une mince couche d’argile humide. Avec une baguette en bois que je trempais dans l’huile, j’y gravais des suites de symboles. 

 

À la fin de cette séance, je lui fis vérifier mes gravures, puis remontant l’escalier de pierre, les montrai à une personne, une femme qui m’appelait Jeremy et qui apparemment était ma tante. Par après, j’allai les ranger sur un étalage où le potier était chargé de les récupérer pour les faire cuire. Ensuite, je redescendis l’escalier en pierre pour rejoindre un groupe d’une dizaine d’hommes et de femmes, tenant sous mon bras une espèce de tablette en argile...

 

Cette scène récurrente a duré de longues heures. Lorsque finalement je m’endormis, je me mis à rêver que j’étais assis au bord d’une falaise bordant l’océan. Je ne sais pour quelle raison, mais je savais que cela se passait “tout au bout des terres, dans le Finistère”. Il y avait en contrebas des falaises, une foule de petits humains qui suivait un gigantesque “Yeshua”. Celui-ci, foulant la plage, était de la taille d’un building et commençait à marcher sur l’océan. Il regarda en ma direction, puis me lança : “Tu sais ce qu’il te reste à faire, fais-toi confiance et continue ta route comme cela !”

 

Je lui fis alors un petit geste d’approbation et il disparut à l’horizon, puis fin du rêve. 

Le lendemain en me réveillant, déconcerté par la clarté de mes visions, je me rappelais très bien des symboles que j’avais gravés dans les tablettes d’argile.

 

Cinq années plus tard, habitant dans l’Aude, j’assistais dans un cercle privé à la projection d’un reportage. Il était question de deux chercheurs qui avaient déterré, à proximité de Sisteron (en Provence), des sortes de tuiles en terre cuite comportant des inscriptions et des symboles. À la vue de la tuile que présentait l’un des deux chercheurs, mon corps se mit à trembler et je me mis à pleurer. J’avais compris qu’il ne s’agissait pas de tuiles, mais de tablettes d’argile semblables à celles que je gravais dans mon rêve. Mes mémoires cellulaires ont reconnu ces symboles, même si ma conscience avait oublié !

 

 

L’histoire du tournevis

 

À cette époque, j’emménageais avec ma nouvelle compagne à Wasselonne. L’appartement que nous venions de louer était aménagé sous les combles et certaines pièces n’étaient donc pas bien grandes. Ce jour-là, étant seul, je devais agencer la petite cuisine et avais décidé de monter une étagère à trois niveaux. Celle-ci était simplement constituée de quatre tasseaux carrés formant les montants, d’une petite tringle en croix pour la rigidifier et de trois planchettes en pin massif. De facture très simple, elle s’assemblait avec douze tourillons et quatre vis. Je n’avais donc besoin que d’un bon tournevis cruciforme.

 

La cuisine était totalement vide. Il n’y avait qu’une petite table de camping où je déposai le tournevis et les pièces de l’étagère pendant son assemblage. Je commençai donc par caler l’étagère dans un coin pour disposer les tourillons. Je pris le tournevis pour placer la première vis, puis la deuxième, puis la troisième. Entre chaque vissage, je reposais scrupuleusement le tournevis sur la table de camping, au même endroit. Au moment de me retourner une dernière fois pour attraper le tournevis, plus rien ! Il s’était volatilisé ! 

 

J’ai cherché plus de dix minutes dans mes poches, sous la table de camping, derrière les étagères, dans les quatre coins de la pièce. De toute évidence, il y avait là un gros mystère ! Décontenancé, je me suis alors assis quelques instants sur le sol. En me relevant pour aller chercher un autre outil dans la voiture, sur la table de camping à l’endroit même où aurait dû se trouver le tournevis, était déposée une petite fleur sticker en plastique !

 

 

Le chaton disparu

 

Six mois après cette curieuse disparition, une autre histoire étrange s’était produite dans ce même appartement. Étant au début de l’hiver, toutes les portes et fenêtres de la maison étaient fermées. Cela faisait près de quatre mois que nous avions recueilli et soigné un bébé chaton de deux semaines environ, dont la mère s’était fait écraser sur la route. Il était devenu de ce fait très familier et affectueux.

 

Ce jour-là, Étoile, puisque nous l’avions nommé ainsi, dormait profondément dans notre chambre, roulé en boule au milieu du lit. Cette pièce comportait deux portes closes dont l’une d’elles donnait directement accès à la cuisine. Je pénétrai alors dans cette chambre en refermant précautionneusement la porte derrière moi pour y déposer un vêtement et dans l’intention de la traverser pour accéder à la cuisine. En ouvrant la porte menant à la cuisine, je ramassai machinalement une serviette tombée au sol pour la raccrocher. À peine ai-je eu le temps d’effectuer ces gestes, c’est-à-dire d’ouvrir la porte, suspendre la serviette et me retourner pour vérifier que je n’avais pas réveillé le chat, qu’il avait disparu !

 

Je m’étais fait la réflexion qu’il s’était réveillé rapidement, sans même avoir pris le temps de s’étirer comme il avait l’habitude de le faire ! Intrigué, je l’appelais, mais en vain. Toutes les portes et les fenêtres étaient bien fermées. Il lui était donc impossible de sortir de la pièce, et encore moins du logement ! Depuis ce jour, personne ne l’a jamais revu.

 

 

L’automobiliste fantôme

 

À l’époque, j’ignorais que des choses ou des Êtres pouvaient se faire “avaler” par des vortex dimensionnels, comme j’en avais eu apparemment l’expérience avec le chaton et le tournevis. J’en eus une autre illustration quelques semaines plus tard. 

 

J’étais en train d’effectuer ma tournée de visites à domicile – j’exerçais encore en tant qu’infirmier – et circulais en voiture dans un petit village du Kochersberg alsacien. Arrivé au seul feu tricolore du village qui venait de passer au rouge, trois voitures qui se trouvaient devant moi s’arrêtèrent elles aussi. Aussitôt, le conducteur du deuxième véhicule, seul à bord de sa Renault 5, bondit hors de celle-ci, la contourna par l’arrière et fonça à la boulangerie située à quelques mètres de là. Je le vis pousser la porte et interpeller la boulangère.

 

Je me fis alors la réflexion suivante : “Eh bien, il doit être du coin celui-là ! Il doit savoir, tout comme moi, que le feu met longtemps à repasser au vert. Il prend tout de même des risques à laisser sa voiture au beau milieu de la chaussée et à oser s’aventurer à la boulangerie !”

 

Bizarrement ce jour-là, beaucoup plus rapidement que d’habitude, le feu repassa au vert. Le monsieur n’avait toujours pas regagné son véhicule et n’était pas ressorti de la boulangerie ! Pourtant, sa voiture redémarra ! Je fus sidéré, car je voyais nettement qu’il n’y avait personne au volant ! 

 

“Mais qui conduit la voiture ? Est-elle téléguidée ou quoi ?” me demandai-je, ahuri par cette scène totalement surréaliste dont je venais d’être témoin. Je me mis donc à avancer lentement afin de voir ce qui se passait dans la boulangerie. Arrivé devant la vitrine, je vis la boulangère tranquillement appuyée au comptoir, car il n’y avait aucun client à servir !

 

“C’est quoi ce truc, est-ce une blague de la caméra cachée ?” pensai-je en reprenant la route.  Subitement, je fis le lien avec la disparition du chaton ! Je ressentis alors que l’ “On” voulait me montrer quelque chose. Mais qu’était-ce donc ?

 

 

Le fer à repasser

 

Avec Élise, ma compagne de l’époque, j’avais l’habitude de faire les courses au supermarché du coin. Un jour, j’aperçus deux jeunes filles faisant la manche à l’entrée. La plus grande avait l’air d’avoir à peu près 16 ans et la plus jeune, une dizaine d’années. Nous allions franchir la porte du magasin lorsque la plus grande nous interpella.

– S’il vous plaît, vous allez faire les courses ? nous lança-t-elle avec un accent étranger.

– Oui bien sûr mademoiselle, lui répondis-je, m’attendant à ce qu’elle me réclame une pièce.

 

Elle enchaîna : 

– Auriez-vous la gentillesse de m’acheter un paquet de lessive ?

Surpris par cette curieuse requête, je lui répondis :

– Oui évidemment, nous pouvons le faire. Que désirez-vous comme genre de lessive ?

– Justement, je désirerais la lessive de la marque Etole. Elle est naturelle et hypoallergénique. Je ne peux utiliser que celle-là, car mon mari est allergique aux autres lessives.

“Elle paraît bien jeune pour être mariée !” pensai-je.

– Entendu, nous allons vous trouver ça, répondis-je en franchissant l’entrée.

– Connais-tu la marque Etole ? demandai-je à Élise. Elle non plus n’en avait jamais entendu parler.

Une fois au rayon lessive, nous avons fouillé tout l’étalage, impossible de trouver cette marque. Nous nous sommes même renseignés auprès de l’accueil du magasin, sans succès. 

 

En sortant du supermarché, les deux mendiantes vinrent à notre rencontre avec un large sourire.

– Désolés, nous n’avons pas trouvé la marque de lessive Etole, elle n’existe pas dans ce magasin, lançai-je aux deux jeunes filles.

– Je m’en doutais, ce n’est pas grave, rétorqua la plus grande, toujours avec le même sourire.

“Ça alors, elle s’en doutait ! Elle nous fait courir dans tout le magasin et maintenant, elle nous dit que cela n’est pas grave ! Elle est quand même gonflée celle-là !” me dis-je.

Élise entama alors la conversation avec ces deux curieuses personnes qui décidément, restaient très souriantes pour des mendiantes.

– Nous venons régulièrement faire les courses dans ce magasin. Nous ne nous sommes pourtant jamais croisés ! D’où êtes-vous ?

– Nous habitons le quartier depuis quelques mois déjà, mais la vie est très dure, car nous n’avons pas d’argent. Mon mari a eu un accident de travail et restera en chaise roulante pendant quelques mois. Il ne peut donc plus travailler, répondit-elle avec un accent très prononcé provenant d’un pays de l’Est.

– Vous ne percevez aucune indemnité pour vivre ? la questionnai-je encore.

– Malheureusement non. Nous sommes des réfugiés bosniaques. Nous n’avons pas d’argent et le patron de mon mari avait mal rempli les papiers pour le travail, répondit-elle alors avec un français approximatif.

J’allais leur demander leur prénom, lorsque la plus petite ouvrit la bouche pour me devancer :

– Je m’appelle Luna et j’ai 11 ans et ma grande sœur s’appelle Stella, elle a 19 ans. (Il s’agit de leur véritable prénom). Nous habitons ensemble et nous devons aider tonton pour descendre l’escalier.

– Ah bon, pourquoi dis-tu cela ? interrogeai-je alors Luna. Mais Stella prit la parole pour nous répondre.

– Nous habitons le troisième étage d’un petit immeuble sans ascenseur ; les sorties de mon mari dépendent du bon vouloir de nos voisins pour nous aider à lui faire descendre les escaliers.

“Ils ont l’air de s’être embarqués dans une sacrée galère !” pensai-je, tandis que je sentais mes yeux s’humidifier et ma gorge se nouer. J’eus brusquement une idée que je soumis à Stella. 

– Auriez-vous besoin d’un fer à repasser ? Je ne me sers plus du mien, je peux vous l’apporter la prochaine fois que l’on se verra ? 

– C’est une bonne idée ! répondit-elle en exprimant sa joie et en me souriant de plus belle. Je pourrai à nouveau repasser les pantalons de mon mari ! 

– Nous devons revenir dans le quartier demain en fin de matinée, si vous êtes devant le magasin je vous l’apporterai ! répondis-je tout heureux de pouvoir rendre service à ces deux jeunes filles, qui somme toute étaient très gentilles et souriantes malgré les souffrances qu’elles devaient endurer.

 

Nous nous sommes quittés en échangeant des bises et en nous laissant aller à de grandes accolades fraternelles.

– Au revoir et à demain ! lançai-je en me dirigeant vers notre voiture.

 

Le lendemain, Élise et moi étions présents au rendez-vous, mais Luna et Stella n’étaient pas là. Nous avons attendu pendant près de trois quarts d’heure, mais toujours personne. Nous sommes revenus les jours suivants, elles n’étaient toujours pas là. En demandant à l’accueil du magasin, personne ne les avait jamais remarquées. De plus, nous apprenions que la mendicité étant interdite à l’entrée du magasin, elles auraient forcément été repérées. Ces informations qui venaient de nous être transmises nous animèrent d’un curieux sentiment, nous en avions même des frissons. Interpellés par ces surprenantes circonstances, durant plusieurs jours de suite nous avons parcouru les supermarchés du quartier, sans pour autant retrouver les traces de Luna et Stella.

 

Deux mois plus tard, j’assistais pour la première fois à une séance de channeling, où une médium canalisait des Êtres provenant d’autres dimensions. À la fin de la séance, elle se tourna vers moi et me dit : “Je dois vous délivrer un message monsieur ! Je n’en comprends absolument pas le sens, mais je dois vous répéter une phrase. Peut-être aura-t-elle une signification pour vous ? La voici : Nous te remercions beaucoup pour ta générosité, mais là où nous sommes aujourd’hui, nous n’avons pas besoin de fer à repasser !”

 

 

Les bottines dans la neige

 

Cette autre histoire s’est passée en plein hiver. Élise, sa fille Laura et moi avions convenu de faire une sortie à la chapelle Saint-Michel, du côté de Saint-Jean-Saverne dans les Vosges du Nord. Ce site d’une altitude d’un peu plus de 400 mètres est accessible depuis une route forestière par un sentier en escalier, constitué de pierres et de rondins, qui serpente à travers la forêt. Il avait neigé plusieurs jours d’affilée et une croûte de glace s’était formée par-dessus les soixante centimètres de poudreuse qui recouvraient la forêt. L’accès à la chapelle était donc très périlleux et éprouvant. Heureusement, nous étions tous les trois bien équipés pour gravir les 500 mètres qui nous amenaient au sommet.  

 

Une fois arrivés, nous ne vîmes âme qui vive. Évidemment, avec la quantité de neige au sol et le blizzard glacé qui soufflait, les randonneurs du dimanche n’étaient pas de sortie. Nous ne nous sommes donc pas éternisés et avons rapidement fait demi-tour par le même escalier qui nous y avait conduits. À peine quittions-nous le site, qu’au loin dans le blizzard et la neige, se découpait une silhouette noire. Nous fûmes tous les trois surpris par cette étrange vision. À une cinquantaine de mètres en contrebas, une femme apparemment très âgée, toute de sombre vêtue, était plantée dans la neige au milieu des sapins. 

“J’hallucine ! Elle est complètement inconsciente cette mamie !” pensai-je, en nous rapprochant de la silhouette. 

 

Effectivement, une dame âgée était fichée là, la neige jusqu’aux genoux, à quelques mètres de l’escalier. Elle était vêtue d’un long manteau en fourrure et d’un bonnet assorti. Une petite écharpe de soie entourait son cou, mais détails curieux, elle portait une paire de lunettes de soleil d’un style très moderne et coloré et des bottines de ville à talon que j’ai aperçues par après.

 

– Ça alors, je ne m’attendais pas à voir quelqu’un ici aujourd’hui ! lui lançai‑je en parvenant à sa hauteur. Mais comment êtes-vous arrivée jusqu’ici ? Vous n’êtes pas habillée pour randonner dans la montagne ! N’avez-vous pas froid, si peu couverte ? Et comment faites-vous pour marcher dans cette neige avec vos petites bottines à fin talon ?

– Oh, j’ai l’habitude des randonnées en montagne ! Ne vous en faites pas pour moi, me répondit-elle.

– Voulez-vous que je vous prête un bâton pour redescendre par l’escalier ? lui demandai-je alors.

– Non non, ça ira très bien comme ça. Je ferai doucement pour redescendre, me rétorqua-t-elle aussitôt.

Une petite voix en moi me disait : “Il y a un truc qui cloche. Quelque chose n’est pas logique dans cette situation.” Cependant, j’étais incapable encore de le voir. 

– Si vous préférez, je peux vous proposer mon bras ? Nous allons également redescendre doucement, lui proposai-je encore une fois, remarquant ses petits pas hésitants.

– Ah comme cela je veux bien ! répondit-elle, tandis que je commençais à percevoir son petit jeu. Elle s’accrocha alors à mon bras gauche sans se faire prier.

– Quand même, ne trouvez-vous pas que descendre doucement et accompagnée, est beaucoup plus rassurant pour vous dans cette neige ? lui rétorquai-je.

 

Nous voilà tous trois arrimés les uns aux autres, descendant prudemment les marches glissantes de ce sentier forestier. Élise accrochée à mon bras droit, préoccupée et angoissée par sa fille trop jeune pour s’éloigner toute seule dans la neige, s’époumonait à vouloir la faire revenir auprès de nous. 

– Vous savez, à 8 ans, les enfants sont déjà autonomes. Si vous avez vraiment confiance en elle, il ne lui arrivera rien, lança la petite mamie à ma compagne d’un ton rassurant presque autoritaire.

“Ça alors ! Ce sont les mêmes mots que je répète à Élise lorsque sa fille parfois s’éloigne un peu trop d’elle”, pensai-je.

Je venais de repérer les traces de pas qu’Élise, Laura et moi avions laissées une heure auparavant, lorsque la mamie m’interpella pour me raconter sa petite histoire.

 

– J’ai l’impression que vous doutez de moi ! J’ai l’habitude de marcher dans la neige et à 88 ans, j’entreprends encore des randonnées dans la montagne. Seule, il ne m’est jamais rien arrivé. L’unique accident que j’ai eu à déplorer dans ma vie de marcheuse est survenu il y a un an, avec un groupe de randonneurs. Je me suis fracturée la cheville au niveau de la malléole externe. D’ailleurs, je dois me faire enlever les plaques en titane demain matin.

 

Une nouvelle fois, j’avais la nette impression que quelque chose ne tournait pas rond dans son histoire. En l’observant du coin de l’œil, je venais de me rendre compte que son visage caché derrière ses lunettes de soleil ultra-modernes, ne laissait apparaître aucune ride. Elle me paraissait très jeune pour son âge. Toutefois, puisqu’elle venait de me le dire, je remarquai qu’elle boitillait légèrement, ce qui détourna ma suspicion à son égard.

 

– Dans quel hôpital allez-vous vous faire enlever les plaques ? lui demandai-je alors de plus en plus curieux du mystère qui l’entourait.

– J’ai rendez-vous demain à l’hôpital de Strasbourg au bloc opératoire 2 du service d’orthopédie.

– Ça alors ! J’étais instrumentiste dans les blocs opératoires durant 20 ans et j’ai travaillé dans ce bloc pendant plus de 5 ans ! m’écriai-je. 

 

Elle poursuivit sans broncher :

– Ils m’ont opéré avec du matériel “AA”, c’est du bon matériel !

– Comment connaissez-vous la marque du matériel qu’ils vous ont implanté ? lui demandai-je, interloqué qu’elle soit en possession de toutes ces informations et curieux d’en connaître un peu plus sur elle.

– Le chirurgien me l’a clairement expliqué, me rétorqua-t-elle, fière de se rappeler tous ces détails. Vous le connaissez peut-être, il s’appelle Pierre Vincent ? renchérit-elle.

– Oui, je le connais, j’ai travaillé longtemps avec lui. Nous opérions souvent des fractures de nez ensemble, lui répliquai-je.

 

Nous arrivions bientôt en vue de la route qui longeait le cimetière du village. J’essayais discrètement de voir une nouvelle fois son visage, mais il était bien dissimulé sous son bonnet en fourrure, son écharpe et ses lunettes de soleil d’un rouge psychédélique qui changeaient de couleur avec la lumière.

– Voulez-vous que nous vous raccompagnions à votre domicile ? D’ailleurs où habitez-vous ? lui demandai-je.

– La première maison en face du cimetière, mais je ne veux pas que vous me raccompagniez, je rentrerai toute seule. Vous en avez assez fait pour aujourd’hui, me répondit-elle d’un ton résolu.

 

Élise, Laura et moi avons donc salué cette charmante mamie, puis nous sommes dirigés vers notre voiture garée une vingtaine de mètres en amont du cimetière. Le temps de nous dévêtir de nos encombrants parkas, de monter à bord de la voiture et de faire demi-tour, deux autres véhicules nous avaient dépassés prudemment. Nous étions donc en troisième position dans la file. En arrivant à hauteur du mur du cimetière, je vis au loin “notre mamie” qui marchait non pas en direction de son domicile comme elle nous l’avait assuré, mais se dirigeait à nouveau toute seule dans la neige, vers le village. 

“Quelle coquine ! Je savais bien qu’il y avait quelque chose qui clochait ! Elle nous a menés en bateau !” m’exclamai-je à Élise.

 

L’une après l’autre, les deux voitures qui nous précédaient venaient de la doubler. Lorsque nous allions parvenir à sa hauteur, elle nous fit un petit signe de la main sans même se retourner ! 

“Ça alors ! Comment a-t-elle pu deviner que c’était notre voiture qui allait passer à ce moment-là ? Elle a les yeux derrière la tête ou quoi ?!” m’écriai-je.

Alors qu’elle marchait très lentement le long du cimetière, j’essayais de la repérer dans mon rétroviseur. Mais à ma grande surprise, elle n’y apparaissait pas ! Médusé, j’en oubliai le verglas et pilai sec pour me retourner afin de vérifier de visu. Nous étions tous les trois complètement sidérés, ahuris ! Elle avait disparu, volatilisée, à moins que d’un seul bond, elle ait pu sauter les deux mètres de hauteur du mur du cimetière !?

 

À cet instant, je fus saisi par d’importants frissons. Subitement, le voile tomba ! Je retrouvai la raison et compris que nous venions de vivre une situation étrange et énigmatique. Cette mamie n’avait rien d’humain ! Très vite, je repérai les anomalies dans l’histoire de notre rencontre et perçus la totale incohérence de ses propos, que mon esprit complètement brouillé ne pouvait saisir lorsqu’elle était accrochée à mon bras. 

 

Récapitulation :

- Elle était plantée dans la neige immaculée. Aucune trace de pas n’était visible autour d’elle, comme si elle avait été déposée par hélicoptère. À la chapelle et en redescendant le sentier, seules nos traces de pas, à savoir celles d’Elise, Laura et les miennes étaient visibles dans la neige.

- Chaque fois que je commençais à remarquer l’étrangeté de la situation, elle me détournait de mes réflexions en changeant de conversation ou en attirant mon attention ailleurs.

- Comment connaissait-elle l’âge exact de Laura qui faisait beaucoup plus grande que ses 8 ans ?

- Pourquoi me baratinait-elle avec ses histoires d’opération de la cheville et de plaques ?

- Pierre Vincent était un chirurgien avec lequel j’avais travaillé. Il exerçait en maxillo-faciale, mais certainement pas en orthopédie !

- La marque AA ne fabriquait que du matériel en acier chromé, non en titane.

- De plus, elle prétendait avoir été opérée avec une plaque en titane, ce qui vu son âge serait logique. Justement ce genre de plaque inerte pour l’organisme, une fois implantée reste définitivement en place sur la fracture pour éviter l’ablation. Ce matériel est donc spécialement conçu pour ne plus être retiré afin d’éviter une deuxième opération et une nouvelle anesthésie. Elle n’avait donc aucune raison de se faire réopérer !

- Et logiquement, si elle se faisait opérer le lendemain en orthopédie, elle aurait dû être admise la veille pour respecter le jeûne avant l’opération !

“Comment pouvait-elle être renseignée à ce point et jongler avec les contradictions au point de me faire perdre la tête ? C’était peut-être tout simplement le but !” en déduisis-je. 

Lors de cette rencontre, mon esprit avait été déconnecté à plusieurs reprises de la réalité et de la logique. Elise et Laura, bien qu’elles aient été témoins tout comme moi de cette aventure, n’avaient pas eu conscience des incohérences de la situation. Que s’était-il réellement passé à ce moment-là ? 

 

Ils en sont donc capables n’importe où, à n’importe quel moment, sans que personne ne s’en rende compte”, me dis-je... Je venais sûrement de vivre une sorte d’abduction psychique ou d’être propulsé dans une réalité parallèle et cela, au nez et à la barbe de mes proches. Mon esprit avait véritablement été brouillé par une suite de pensées et d’images psychiques, que nous avait envoyées cette mamie et qui avaient complètement annihilé nos capacités de raisonnement logique.

 

 

 

Jacques et ses mollets

 

À chaque fois que j’assistais à des événements mystérieux, chacun d’eux se transformait en une pièce de puzzle étrange et inexplicable, qui jalonnait le cours de ma vie. Lorsque petit à petit j’en découvris d’autres, je m’aperçus que l’ensemble du tableau qui commençait à se dessiner, constituait ma propre trame karmique. L’histoire suivante reflète une nouvelle fois, comment certains événements qui nous échappent dans un premier temps, font partie intégrante de ce “puzzle multidimensionnel”, afin de nous rappeler notre chemin de vie terrestre d’hier et baliser celui d’aujourd’hui.

 

Ainsi un matin d’octobre, à l’époque où je venais de me séparer d’Élise, je me réveillai d’un rêve très agité dans lequel j’étais accroché à une sorte de croix en bois sur laquelle quelqu’un me torturait. Lorsque je m’apprêtai à me lever du lit, au moment de poser les deux pieds au sol, je fus pris d’une violente douleur aux mollets. Faisant d’abord le rapprochement avec une phlébite artérielle, j’écartai très vite cette hypothèse puisque les deux jambes étaient touchées simultanément et exactement au même endroit. 

Bizarrement, à haute voix et en dialecte alsacien, je me questionnai : “Jaquelin, was hesch dü an den Waden heut morgen ?” Ce qui se traduit par “Jacques, qu’as-tu aux mollets ce matin ?”

 

Qu’est-ce qui m’a pris ce matin-là de m’appeler Jacques ? Jamais je ne m’étais désigné par ce prénom ! Je me levai prudemment, vérifiant mon aptitude à me déplacer. Une douleur lancinante touchait mes deux mollets et de ce fait, affectait ma marche durant un bon bout de la matinée. J’avais prévu de me rendre en ville pour procéder à quelques démarches administratives mais, à cause de la douleur, je ne m’y suis rendu qu’en fin de matinée. Après m’en être acquitté, j’en profitai pour flâner un peu en ville et décidai de faire un tour dans une grande librairie. À peine avais-je franchi l’entrée du magasin, qu’une douleur résiduelle m’handicapait cette fois-ci seulement au mollet droit. Je clopinais ainsi entre les étalages, lorsque je repérai un ouvrage qui dépassait dangereusement d’un rayon. Machinalement, d’un geste de la main, je le repoussai pour qu’il reprenne sa place. Néanmoins, le livre en avait décidé autrement et dégringola sur le sol pour rester ouvert à la page 453.

 

En parcourant le feuillet de droite, je lus que Jacques de Molay fut horriblement torturé par l’inquisiteur de France, Guillaume Humbert. À peine ai-je eu le temps de lire les premières lignes, que mes glandes salivaires sous-maxillaires se mirent en hypersécrétion, et je fus soudain saisi de terribles vertiges et nausées. Transpirant à grosses gouttes, je dus m’asseoir par terre tellement mes troubles devenaient intenses. Heureusement que les toilettes se trouvaient à proximité, car dès que j’en eus poussé la porte, je me mis à vomir tripes et boyaux. 

 

Ce soudain malaise ne dura pas plus d’une dizaine de minutes. Assis sur la cuvette, je repris peu à peu des couleurs. Je compris qu’il avait été déclenché à la lecture des quelques lignes de ce livre. Jacques de Molay... Guillaume Humbert... ces noms me rappelaient quelque chose, mais quoi ? Évidemment... ! Ce matin, Jacques avait mal aux mollets et ce Guillaume décidément, je ne le supportais pas ! Effectivement, à cette époque-là, dans mon cercle relationnel, il y avait un prénommé Guillaume qui se targuait d’avoir été un chevalier et un inquisiteur dans l’une de ses autres vies. Par contre Jacques de Molay – puisque l’Histoire de France n’était pas mon fort –, je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à ce jour !

 

Lorsque je réussis enfin à sortir des toilettes du magasin, mes pensées étaient submergées de questionnements et d’hypothèses de toutes sortes, à tel point que j’en oubliai de retourner dans le rayon pour en savoir davantage. Finalement, je ne me suis procuré ce livre La Clé d’Hiram, que bien plus tard, lorsque de nouvelles pièces du puzzle m’ont encore ramené à plusieurs reprises sur les traces de Jacques de Molay. 

 

Je fis rapidement les liens, non seulement avec mon songe où j’étais torturé sur une croix, mais aussi avec des signes qui m’apparaissaient dans mon quotidien. Par exemple, le 24 octobre, date à laquelle certains historiens situent la torture de Jacques de Molay, correspond aussi à la date d’anniversaire de ma fille, et le 2410 était le code que j’utilisais tous les jours pour allumer mon téléphone. Était-ce un hasard ? 

 

J’appris aussi en fouillant sur des sites internet, que Jacques de Molay avait été détenu au château de Chinon, dominant la Vienne. Il y avait probablement aussi été torturé par crucifixion. Or, lorsque j’étais gamin, je ne sais pour quelle raison, un poster représentant une vue de ce château était accroché dans ma chambre. Représentation ou image qui, enfant, m’inspirait autant de fascination que de crainte. Était-ce là aussi un hasard ?

 

Les pièces du puzzle ont commencé à se rassembler en 2012 et 2013, lorsque Sand et moi avions vécu une nouvelle version des inquisitions cathares et templières, sous les contreforts du Bézu dans le département de l’Aude (11) où nous résidions alors. Des synchronicités incroyables nous y avaient amenés.

 

Ces terres au pied du château du Bézu avaient semble-t-il déjà été le théâtre d’une inquisition sanglante, relatée de manière officielle dans l’histoire de la région. Quelques mois après nous y être installés, nous avons perçu qu’il ne s’agissait nullement, comme nous le laissait croire le propriétaire des lieux, de créer une petite communauté fraternelle et écolo, mais bel et bien de nous libérer de notre trame karmique commune. C’est ainsi que je compris pourquoi nous habitions sur ce lieu et pourquoi j’étais porteur de certaines mémoires de Jacques de Molay, le dernier des chevaliers templiers, et de frère Jacques‑Jean, l’un des évadés de Montségur. 

Nous y reviendrons de façon plus détaillée dans un prochain chapitre.

 

 

 

Un petit nuage se transforme en dragon

 

Certains êtres en provenance d’autres dimensions d’existence veillent sur nous sans relâche. Mais l’humain, lui, ne s’en aperçoit que trop rarement. Les fées, lutins et dragons font partie des légendes et pourtant…

 

La première année où j’habitais Rennes-les-Bains, je me promenais souvent le long de la rivière avec ma chienne Roxane. Un soir d’automne, peu avant la nuit, assis sur l’un des bancs qui ornaient les berges du cours d’eau, Roxane se mit soudainement à aboyer. Elle, qui n’aboyait que très rarement, était attirée par quelque chose en amont de la rivière. Effectivement, en y regardant de plus près, un petit nuage blanc très dense, de la taille d’une petite voiture, glissait tout doucement au ras de l’eau. Lorsqu’il arriva à ma hauteur, curieusement, il s’arrêta tandis que Roxane aboyait de plus belle dans sa direction. Le petit nuage blanc se figea quelques instants, à une dizaine de mètres en contrebas de la berge d’où je l’observais. Puis étrangement, il s’éleva à la verticale pour s’immobiliser à hauteur de mes yeux.

 

À ce moment-là, il prit de l’envergure pour changer de forme et dessina une magnifique tête de dragon blanc qui me regardait de face. Je demeurais pétrifié de stupeur face à cette apparition. Roxane, couchée à mes pieds, observait elle aussi la scène. Après une quinzaine de secondes, la tête du dragon se rétracta pour reprendre la forme d’un nuage qui se dissipa en un éclair.

 

“Ça alors, il était magnifique ce dragon ! Tu l’as bien vu toi aussi ?” glissai-je à Roxane. Pendant un bon moment, figé par l’émotion, je réalisai que jamais auparavant, je n’aurais pu croire à ce genre de phénomène, ni même l’imaginer.

 

 

 

L’Archange de Rixheim

 

Cette histoire m’est arrivée juste avant que je ne rencontre Sand pour la première fois. Je venais de quitter la Belgique et le nord de l’Alsace où j’avais donné quelques conférences privées. Sand m’avait téléphoné quelques jours auparavant, me délivrant un message bien étrange. Son appel m’avait permis de comprendre qu’il était temps que je la rencontre. De ce fait, je lui avais annoncé ma venue dans les jours prochains. Cependant, j’avais encore prévu de rendre visite à des amis dans le sud de l’Alsace, car je leur avais promis l’une de mes conférences. N’ayant aucune confirmation de leur part, j’étais resté stationné dans la périphérie de Mulhouse en attendant leur appel téléphonique. En fin d’après-midi, ne sachant toujours pas si je devais attendre ou reprendre ma route, je demandai à mon Ange : “Si je dois reprendre la route, donne-moi un signe fort de ta présence !”

 

Comme j’avais le pressentiment que je ne retournerais plus en Alsace dans les années à venir, j’avais envie de déguster une dernière fois l’une des spécialités alsaciennes : la tarte flambée ! Me voilà à la recherche d’un restaurant avec ma fidèle chienne Roxane. Plusieurs me refusèrent l’accès, soit parce que je n’avais pas réservé, soit parce que les chiens n’étaient pas les bienvenus. Un peu découragé, je décidai de continuer la route en direction de la Suisse. À Rixheim, à quelques kilomètres avant de prendre l’autoroute, mon regard fut attiré par une pancarte clignotante au bord de la route, celle d’une pizzeria. “Tant pis, nous allons nous contenter d’une pizza à emporter !” lançai-je à Roxane.

 

En poussant la porte de l’établissement, une impression étrange me submergea. Je pressentis que j’allais recevoir le signe fort qui répondrait certainement à ma question. La salle était comble et d’autres clients étaient accoudés au bar.

– Vous désirez une pizza ou une tarte flambée ? me lança une femme d’un certain âge de derrière son comptoir. 

– Ça alors, vous faites des tartes flambées à emporter ? Je vous en commande une !

– Bien sûr, vous êtes aux portes de l’Alsace ici, les tartes flambées c’est notre métier ! rétorqua-t-elle en tendant ma commande au commis de cuisine.

 

À peine cinq minutes après, celui-ci revint avec deux tartes et les déposa dans les cartons d’emballage prévus à cet effet. “La deuxième est offerte ce soir !” me dit alors la patronne du restaurant en posant deux serviettes sur les cartons. Je la remerciai chaleureusement, puis réglai l’addition, heureux de recevoir ce cadeau de la providence.

 

Ce n’est qu’en me dirigeant vers la sortie que je remarquai derrière la porte d’entrée du restaurant, une grande vitrine recelant une collection de bibelots. En y regardant de plus près, mon visage s’illumina de gratitude. Il y avait devant mes yeux une trentaine de bibelots de toutes sortes, représentant des anges ! En redescendant l’escalier de l’entrée, je me retournai, sur le fronton du restaurant était inscrit : “Restaurant-Pizzeria à l’Archange”. 

 

Voilà le message fort que j’attendais. L’Ange cette fois n’y était pas allé de main morte ! Je sus à ce moment-là que je devais reprendre la route afin de rejoindre Sand.

Après ces petites anecdotes, reprenons le cours de mon histoire.

 

 

Le Pays Cathare : changement de réalité

 

 

Invité par une amie, je suis arrivé dans l’Aude pour la première fois en simple touriste, fin août 2007. Pendant une semaine, j’avais trouvé à loger dans la Haute Vallée de l’Aude à Quillan. J’ai été subjugué par la beauté sauvage de la nature pyrénéenne et par les sources d’eau chaude de la région. Par ailleurs, lors de ce court séjour dans les environs de Rennes-les-Bains, j’ai été témoin de l’atterrissage, au sommet d’une colline à Cassaignes, d’un énorme vaisseau noir de forme triangulaire qui se déplaçait sans aucun bruit. À l’époque, je l’avais pris pour un engin extraterrestre, mais deux années plus tard, j’appris qu’il s’agissait d’un vaisseau secret de la NASA : un TR-3B.

 

 

De retour en Alsace, de belles images touristiques plein la tête, je ne me doutais pas encore que ces petites vacances pyrénéennes allaient bouleverser ma vie. En tant qu’alsacien chauvin pur et dur, je ne pouvais supporter l’idée de quitter le pays. Mais ne sachant pour quelle raison, cette idée commença cependant à trotter dans ma tête. Je n’avais plus de travail, plus de famille, peu d’amis, après tout, que risquais-je ?

Une nouvelle fois, je demandai un signe à mon Ange. 

 

À la suite des “épisodes de communication” avec Christine, je commençais à m’intéresser au channeling et inévitablement à la “philosophie New Age”. À l’époque, certains channels étaient “branchés Êtres bleus”. (Il s’agissait soi-disant d’anges galactiques, entourés d’une aura bleue.)

 

Ainsi en 2008, par un après-midi de printemps, je me promenais en lisière de forêt à quelques kilomètres de mon domicile, lorsque près de moi, une nuée de petits passereaux s’abattit sur un buisson. En y regardant de plus près, je m’aperçus qu’un groupe de mésanges bleues s’ébattait dans le feuillage printanier d’une aubépine. “Mes Anges Bleus” ! m’exclamai-je. Allais-je recevoir une réponse ? Allais-je déménager ? Et où cela ?

 

Quelques minutes plus tard, je perçus le bruit caractéristique d’un pic qui tambourinait sur l’écorce d’un arbre. En me rapprochant, je découvris un pic épeiche au ventre rouge vif qui s’acharnait sur un vieux hêtre.  “Bon sang, mais c’est évident ! m’exclamai-je une nouvelle fois ! “Pic et Pech” ! Le Pic de Bugarach, le Pech de Bugarach comme le nommaient les gens du pays. La voilà ma réponse !”

 

C’est ainsi que quelques semaines plus tard, je quittai l’Alsace avec ma fourgonnette pour emménager à Rennes-les-Bains dans l’Aude. Je savais que désormais la dernière page était tournée et qu’un nouveau livre allait être écrit. Je ne pensais pas si bien dire !

 

 

L’Aude-là !

 

La Haute Vallée de l’Aude n’a rien de commun avec l’Alsace. Cette contrée, au pied des Pyrénées est réputée pour être l’une des plus pauvres de France. Mais à mon avis, elle mérite également le titre de l’une des plus belles régions de notre pays. Elle dissimule une quantité incroyable d’artefacts provenant de civilisations anciennes, de même que ses traditions sont riches en légendes cathares et templières. J’avais déniché le seul appartement disponible dans le village. Je passais la plupart de mon temps à explorer forêts, vallées et montagnes des environs. Et évidemment, j’y ai réalisé de nombreuses découvertes, parmi lesquelles des traces de civilisations provenant d’autres dimensions de réalités et originaires du passé transdimensionnel de l’humanité. Une autre partie de mon emploi du temps était consacrée à des activités de bénévolat, au sein de groupes de partage et de développement personnel “amour et lumière - écolo-alternatifs”, autrement dit dans des communautés New Age de la région. 

 

Les années durant lesquelles je vécus dans ce village, à plusieurs reprises, je touchai le fond. Mes maigres ressources, provenant des fonds sociaux, ne suffisaient pas à couvrir le coût exorbitant du loyer, des factures d’électricité et de mes besoins personnels. À cause de l’interdit bancaire prononcé lors du divorce et n’ayant plus accès à mon compte, je ne pouvais même plus envisager de trouver un emploi. Sans moyens financiers, j’étais donc parfois privé de nourriture ou de chauffage en hiver. Continuant cependant à faire confiance en mon Ange, j’apprenais à observer les signes. Ainsi, ma voisine m’offrait parfois un repas lorsqu’elle utilisait mon lave-linge. D’autres fois, en contrepartie d’une connexion internet, je récoltais quelques piécettes... Et de temps en temps, proposant des visites guidées aux touristes en “cheminement spirituel”, je témoignais de ma propre démarche “d’éveil”.

 

C’est ainsi que je survécus ces temps-là à Rennes-les-Bains. Chaque jour était une épreuve. Et pourtant, je n’ai jamais été véritablement en manque de quoi que ce soit, au point de mettre en jeu mon existence. Je finis par comprendre que mon Soi supérieur me laissait expérimenter “l’extrême limite”, afin que je puisse toucher ma peur. En apprenant à lire “ses signes”, je pouvais ressentir et éprouver la Foi en mon Ange, la Conscience supérieure qui à tout moment me guidait. 

 

C’est alors qu’en ces moments intimes avec mon Êtreté, je me mis à écrire ce que j’entendais en pensée. Je dialoguais avec ma conscience et passais des heures à consigner cette conversation intérieure, sur le vieil ordinateur que j’avais sauvé de mon déménagement. Un beau jour, je fus inspiré pour créer un site internet afin de partager mes écrits, même si je ne possédais aucune réelle notion de dactylographie. C’est pour cette raison que mes textes de l’époque étaient truffés de fautes de frappe (ce qui serait toujours le cas aujourd’hui si Sand n’était pas à mes côtés !). Mais peu importe, je me devais de transmettre ce qui passait à travers moi. Je savais que cela était important et salutaire pour d’autres personnes en recherche de leur Êtreté. C’est alors qu’un beau jour, quelqu’un quelque part dans le Vaucluse lisait l’une de mes transmissions.

 

 

Le 18 août 2011 : Sand et ses amies déboulent dans ma cuisine

 

Ce jour-là, venues d’Alsace, deux amies me rendaient visite. Nous allions nous attabler pour le repas du soir, lorsqu’on toqua à la porte d’entrée, qui était aussi celle de la cuisine. Quatre jeunes femmes déboulèrent dans la pièce et je ne sais pour quelle raison, je leur proposai spontanément de dîner avec nous. Évidemment, les plans supérieurs étaient à l’œuvre ce soir-là, je ne le compris que bien plus tard. Sand, elle aussi transportée par la loi des synchronicités, venait de pousser les portes de mon monde…

 

 

 

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